Les missions militaires affectent la santé des enfants et les couples

OTTAWA – Les conjoints et les enfants des militaires canadiens subissent les contrecoups des conflits des deux dernières décennies à l’étranger, conclut l’ombudsman militaire, Pierre Daigle.

Son plus récent rapport, publié mardi, révèle que la santé et le rendement scolaire des enfants de militaires se détériorent lorsque leur parent est déployé en Haïti, en Afghanistan ou dans d’autres régions en difficulté.

Le rapport de 89 pages affirme entre autres que ces enfants éprouvent plus de problèmes de santé — dont du stress et des problèmes de sommeil — pendant l’absence de leur parent militaire. Ils sont aussi doublement à risque de souffrir d’autres malaises normalement constatés chez les enfants.

Des enfants jusque-là en santé sont souvent tombés malades pendant les missions de leur parent.

L’étude, menée sur 14 mois auprès de 370 actuels et anciens militaires à travers le pays, révèle également que les enfants sont plus distraits à l’école pendant les missions en zones de guerre de leur parent.

La pression se fait aussi sentir sur les couples, qui peuvent prendre jusqu’à un an ou plus, après le retour d’une mission, pour reformer complètement leurs liens et ceux de la famille.

Selon M. Daigle, bien que les familles de militaires soient généralement comme les autres, trois aspects les distinguent: la mobilité, la séparation et le danger.

Les fréquents déménagements causés par les mutations des militaires amènent aux époux et épouses des difficultés à se trouver un emploi stable, à trouver un médecin de famille et, dans certaines régions du pays, un logement abordable à l’extérieur de la base militaire.