Les sentinelles du Monument commémoratif de guerre protégées par la police

OTTAWA – Ironie de notre époque au Monument commémoratif de guerre du Canada: les soldats qui y assureront dorénavant la Garde de cérémonie seront eux-mêmes protégés par le Service de police d’Ottawa.

Le ministère de la Défense nationale a octroyé un contrat de 425 000 $ à la police de la capitale pour veiller à la sécurité des deux sentinelles qui montent la garde tous les jours, d’avril à novembre, devant le célèbre monument et la Tombe du Soldat inconnu, à Ottawa, tout près de la colline parlementaire.

C’est là que le 22 octobre dernier, le caporal Nathan Cirillo a été atteint mortellement par une balle tirée par Michael Zehaf Bibeau, qui a ensuite fait irruption dans le parlement voisin, où il a été tué à son tour.

Le ministère de la Défense a indiqué qu’il avait d’abord songé armer les sentinelles — qui portent actuellement des fusils sans munitions —, mais a finalement renoncé à cette idée pour se tourner plutôt vers la police d’Ottawa, qui a juridiction sur les lieux, a indiqué le ministre Pierre Poilievre, député de la région.

Le ministre a participé jeudi à la revue de la toute première Garde de cérémonie à prendre position cette année devant le Monument commémoratif de guerre. Une cérémonie avait aussi lieu pour souligner le 98e anniversaire de la terrible mais décisive bataille de la crête de Vimy, dans le Pas-de-Calais, en France, qui a fait 3600 morts en quelques jours au sein des troupes canadiennes.

Deux sentinelles — provenant tour à tour des trois corps d’armée — montent la garde devant le Monument commémoratif de guerre du Canada du 9 avril jusqu’au jour du Souvenir, le 11 novembre.

Au lendemain de l’attentat du 22 octobre, des policiers lourdement armés avaient aussi surveillé le monument, jusqu’à ce que le programme annuel de Garde de cérémonie prenne fin, le 11 novembre suivant. Le ministre Poilievre a indiqué que l’entente conclue entre la Défense nationale et la police d’Ottawa devrait être reconduite au cours des années à venir.

Des reportages ont déjà montré que les sentinelles d’un jour subissent non seulement les rigueurs du climat — froid intense, chaleur extrême, pluies torrentielles —, mais aussi les assauts de citoyens intoxiqués ou de vandales. Ces personnes pourront maintenant être arrêtées et poursuivies, a prévenu le ministre Poilievre.