LONGUEUIL, Qc – Deux ex-employées d’un Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) de la Montérégie ont été accusées, mardi au Palais de justice de Longueuil, de plusieurs chefs liés à de la maltraitance à l’endroit d’une patiente de 87 ans, aujourd’hui décédée.
Immacula Eugène, 51 ans, et Marie-Margaret Pétimé, 46 ans, qui étaient préposées aux bénéficiaires au CHSLD Saint-Lambert-sur-le-golf, à Saint-Lambert, font face toutes les deux à deux accusations de trafic de stupéfiants, deux accusations de complot en vue d’en faire le trafic et à deux accusations d’avoir administré une substance délétère à la victime de 87 ans. Elles doivent revenir devant le tribunal jeudi.
Immacula Eugène fait aussi face à une accusation de voies de fait armée à l’endroit de la victime.
Les deux femmes ont été appréhendées lundi relativement aux événements qui se seraient déroulés en juillet dernier à l’intérieur de l’établissement.
La victime est décédée environ deux mois plus tard mais ce n’est que le 21 novembre que la police a reçu une plainte d’un de ses proches. Une perquisition dans l’établissement a cependant permis aux policiers de mettre la main sur des enregistrements vidéo qui auraient été réalisés à l’insu des accusées.
«Nous avons fait l’analyse de ces vidéos et nous avons eu des motifs raisonnables de croire que ces deux femmes s’étaient livrées à des voies de fait graves sur la victime, a expliqué le porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil, Mark David. Et lors de l’enquête, nous avons découvert qu’il y avait du trafic de stupéfiants par rapport à ces deux femmes et qu’elles avaient administré une substance délétère à la victime, probablement des médicaments.»
Le cas des deux accusées pourrait toutefois s’aggraver, a précisé l’agent David.
«L’enquête est toujours en cours par rapport à deux aspects: nous vérifions s’il y a d’autres victimes et, deuxièmement, pour déterminer si le décès de la victime de 87 ans est lié aux blessures qu’elle a subies lors des voies de fait graves ou non. Nous ne le savons pas encore», a-t-il dit.
Le CHSLD Saint-Lambert-sur-le-golf, qui compte 200 lits, est le premier CHSLD réalisé en partenariat public-privé (PPP). Il appartient au Groupe Savoie, propriétaire du réseau des Résidences Soleil.
La présidente du conseil d’administration du CHSLD, Nathalie Savoie, s’est montrée très préoccupée par ces événements, tout en assurant que l’établissement n’avait fait preuve d’aucune négligence.
«Les gens de nos ressources humaines sont très vigilants, très rigoureux, mais malgré tout il y a des gens qui peuvent se faufiler», a-t-elle fait valoir, tout en rappelant qu’aucune organisation n’est à l’abri de la malveillance de certains employés.
«Peu importe que ce soit dans le réseau privé ou dans le réseau public, on n’a qu’à se rappeler de malheureuses expériences qui sont arrivées dans différents hôpitaux, dans différents CHSLD publics pour se rendre compte très rapidement que, malheureusement, il n’y a aucune organisation qui est à l’abri de ça malgré toutes les précautions qu’on peut prendre», a-t-elle dit.
Bien que quatre autres projets de CHSLD en PPP soient en voie de réalisation, celui de Saint-Lambert demeure le seul qui soit présentement en exploitation et Mme Savoie a tenu à rappeler qu’en ce sens, il demeure sous haute surveillance.
«Le PPP de Saint-Lambert-sur-le-golf répond à de nombreux critères qui émanent du ministère (de la Santé et des Services sociaux), de l’Agence (de la santé et des services sociaux de la Montérégie) et nous devons répondre à de nombreuses exigences. Nous sommes assujettis aux mêmes contrôles que n’importe quel CHSLD public. On parle ici de visites aléatoires, de visites ministérielles, de visites de l’Ordre des infirmières du Québec, de visites d’agrément et ainsi de suite», a-t-elle précisé.