QUÉBEC – La chanteuse et comédienne Monique Leyrac, l’avocat et homme politique Paul Gérin-Lajoie ainsi qu’une brochette de personnalités ont été honorés mardi à l’Assemblée nationale à l’occasion de la remise des Prix du Québec.
Née en 1928 à Montréal, Monique Leyrac s’est illustrée sur la scène internationale, notamment à New York, Paris et ailleurs en Europe, où elle a côtoyé de grands noms comme Edith Piaf et Charles Aznavour. En 1965, elle a raflé le Grand Prix du Festival international de la chanson de Sopot en Pologne pour son interprétation de «Mon pays» de Gilles Vigneault. Elle a par la suite enlevé les honneurs du Grand Prix du Festival de la chanson d’Ostende en Belgique.
Artiste multidisciplinaire avant la lettre, elle a tenu divers rôles à la scène et est devenue au fil des ans une conceptrice de spectacles prisée et avant-gardiste.
À 85 ans, cette icône des années 1960 profite d’une retraite confortable à la campagne dans les Cantons-de-l’Est.
Dernier survivant de «l’équipe du tonnerre» dans le gouvernement libéral de Jean Lesage, Paul Gérin-Lajoie a été responsable de la formation de la Commission royale d’enquête Parent sur l’enseignement. Il a aussi été à la barre du premier ministère de l’Éducation au Québec.
Les Québécois lui doivent la «doctrine Gérin-Lajoie» selon laquelle le Québec devrait pouvoir exercer sa souveraineté à l’étranger dans les domaines relevant de sa compétence, comme la santé, l’éducation et la culture.
Âgé de 93 ans, diplômé d’Oxford en Angleterre, M. Gérin-Lajoie s’est passionné pour le droit constitutionnel. En 1964, il a présidé la Conférence du Commonwealth sur l’éducation et a dirigé, en 1969, la mission de l’OCDE sur le développement de la recherche et de l’éducation aux États-Unis.
Après son retrait de la vie politique en 1969, le «père du ministère de l’Éducation du Québec» a dirigé l’Agence canadienne de développement international (ACDI) jusqu’en 1977. Il a par la suite mis sur pied la Fondation Paul Gérin-Lajoie, un organisme de coopération internationale voué à l’éducation.
Les lauréats des Prix du Québec reçoivent une bourse de 30 000 $.
Outre Mme Leyrac et M. Gérin-Lajoie, les autres récipiendaires sont les cinéastes Daniel Bertolino et Robert Morin, le poète Roger Des Roches, le médecin Phil Gold, le chimiste James D. Wuest, l’économiste Marguerite Mendell, le physicien Roger Lecomte, le sociologue Marcel Fournier, le biochimiste Michel L. Tremblay, le peintre Marcel Barbeau et la religieuse Madeleine Juneau.