SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, Qc – Le candidat à la direction du Parti québécois (PQ) Pierre Karl Péladeau a déclaré mercredi qu’il se conformera aux consignes du Directeur général des élections (DGE), qui analyse actuellement la façon de comptabiliser ses dépenses de campagne pour le nolisement d’un avion.
Dimanche prochain, M. Péladeau amorcera une tournée régionale qui le mènera des Îles-de-la-Madeleine à l’Abitibi en passant par la Gaspésie, la Côte-Nord, le Lac-Saint-Jean et Chibougamau.
Jusqu’au vendredi 30 janvier, M. Péladeau voyagera avec quatre ou cinq membres de son personnel politique lors de ce déplacement. Le coût du nolisement n’a pas encore été établi par son organisation, mais il est estimé à approximativement 20 000 $.
Dans les règles qui encadrent la campagne, qui se conclura par l’élection d’un nouveau chef en mai, le PQ a fixé le plafond de dépenses à 400 000 $ pour chaque candidat.
La loi électorale prévoit qu’un candidat n’est pas obligé de comptabiliser ses dépenses personnelles de transport dans le cadre de la campagne, mais le DGE a encore des analyses à faire pour voir si cette disposition s’applique dans le cas précis d’un nolisement d’avion.
Lundi, le porte-parole du DGE, Denis Dion, avait pourtant indiqué que la loi était claire dans ce genre de situation, qui ne couvre pas les frais du personnel voyageant avec le candidat.
«Il y a une disposition de la loi électorale, qui s’applique en l’espèce, le septième alinéa de l’article 404, avait-il dit. (…) Un candidat qui rembourse de sa poche, à même ses propres biens, une dépense de campagne, bénéficie de l’exception de l’article 404.»
Mais mercredi, M. Dion a affirmé que la question avait progressé, ce qui incite les autorités du DGE à faire de plus amples vérifications.
Selon le porte-parole, cette situation s’explique par le fait que M. Péladeau est le premier candidat à une course à la direction d’un parti à recourir à un avion pour faire campagne depuis l’adoption de nouvelles règles en 2012.
«Il y a des choses qui ont évolué (depuis lundi), a-t-il dit. (…) On se demande comment appliquer cette règle dans le cas d’un nolisement d’avion.»
Lundi, le porte-parole de M. Péladeau, Marc-André De Blois, avait affirmé que tous les frais de transport du personnel voyageant dans l’avion, soit le coût de leur place à bord, seraient inscrits dans les dépenses de campagne, conformément à la loi.
En arrivant au caucus des députés du PQ à Saint-Jean-sur-Richelieu, mercredi, M. Péladeau a affirmé qu’il respecterait les directives du DGE.
«Je vais appliquer les règles», a-t-il dit.
L’organisation de M. Péladeau a affirmé qu’elle avait appris par un reportage publié mercredi que le DGE pourrait formuler un nouvel avis sur cette question.
Candidat à la direction du PQ, le député Bernard Drainville a déclaré qu’il ne disposait pas des ressources nécessaires pour noliser un avion.
«Je n’ai pas les moyens de me payer un avion, malheureusement», a-t-il dit.
Lui aussi dans la course, le député Alexandre Cloutier a expliqué qu’il ne voyait pas de problème dans l’utilisation d’un avion pour faire campagne, même si une telle dépense est au-dessus de ses moyens.
«Personnellement, je n’y vois pas de problème, c’est un véhicule, il pourrait prendre un bateau, un ski-doo même s’il le veut», a-t-il lancé.