Projet de loi 3: le monde municipal appelle au calme et à la négociation

MONTRÉAL – C’est un appel au calme et à la négociation qu’a lancé, lundi, le monde municipal en réaction au dépôt du projet de loi 3, qui prévoit un cadre de négociation et des paramètres plus stricts pour décider de l’avenir des régimes de retraite des employés municipaux.

Lors de conférences de presse simultanées à Québec et Montréal, les dirigeants de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et les maires de plusieurs grandes villes ont applaudi le projet de loi, y voyant une façon responsable de sortir de l’impasse budgétaire que représentent les déficits des caisses de retraite des employés municipaux.

«Ce sont des solutions réalistes, responsables et durables. Le projet de loi est une incitation claire à s’asseoir et à négocier», a jugé la présidente de l’UMQ, Suzanne Roy, qui participait à l’événement de Montréal.

«On souhaite qu’il y ait un tournant qui soit pris et qu’il soit pris dans un climat de collaboration et d’ouverture avec les employés municipaux», a-t-elle ajouté.

Les dirigeants municipaux ont dit partager les mêmes objectifs, soit de respecter la capacité de payer des contribuables, assurer la pérennité des régimes de retraite de leurs employés et permettre une équité intergénérationnelle.

Faisant référence au départ à la retraite en bloc de 80 de ses pompiers la semaine dernière parce qu’ils craignaient de voir leurs conditions de retraite diminuées, le maire de Montréal, Denis Coderre, a fait valoir que le temps jouait en faveur de tout le monde.

«Il faut rester calmes. Il y a un projet de loi sur la table, il y a une commission parlementaire. On nous donne jusqu’à deux ans pour négocier par la suite», a-t-il dit.

«C’est un peu prématuré de dire qu’aujourd’hui on part en guerre», a renchéri de son côté la mairesse de Longueuil et présidente du Caucus des grandes villes à l’UMQ, Caroline St-Hilaire, invitant les syndicats à d’abord voir ce que les municipalités voudront leur proposer.

Le deuxième vice-président de l’UMQ et maire de Victoriaville, Alain Rayes, a d’ailleurs donné sa propre ville en exemple pour démontrer qu’il était tout à fait possible d’éviter l’affrontement.

«De notre côté, les discussions ont déjà eu lieu. Un gros bout de chemin a été fait. Il n’y a eu aucune échauffourée entre le syndicat et la municipalité», a fait valoir M. Rayes.