Six Québécois, dont quatre recrues, nommés ministres dans le cabinet de Trudeau

OTTAWA – Peu nombreux au sein du conseil des ministres sous l’ère de Stephen Harper, les Québécois sont parvenus à se tailler une place plus imposante dans le cabinet de Justin Trudeau.

Six Québécois ont été assermentés mercredi, dont quatre recrues. Les deux vétérans — Stéphane Dion et Marc Garneau — ont décroché deux ministères d’importance.

En excluant le premier ministre qui est aussi du Québec, un ministre sur cinq est donc issu de la province.

Le cabinet de Stephen Harper ne comptait que quatre Québécois, mais le chef conservateur disposait alors d’un bassin très limité d’élus — cinq — dans la province.

L’ex-chef libéral Stéphane Dion sera à la barre du prestigieux ministère des Affaires étrangères. Avec quatre sommets internationaux qui se tiendront dans le prochain mois — le G20, l’APEC, le Commonwealth et la Conférence des Nations unies sur le climat —, il n’aura pas de quoi chômer.

En point de presse après la rencontre du cabinet, il s’est attardé sur cette dernière rencontre internationale, à Paris, où le Canada se présentera avec les cibles modestes de réduction des gaz à effet de serre adoptées par le précédent gouvernement conservateur. «Au-delà des cibles, c’est quelque chose qu’on devra regarder en équipe et on le fera», a-t-il noté, ajoutant qu’il était honoré de jouer le rôle de diplomate en chef du pays.

L’ancien astronaute Marc Garneau a été choisi pour piloter le dossier des Transports. Ce sera à lui de gérer l’épineux dossier du transport de pétrole par rails. Il devra répondre aux demandes des municipalités, Lac-Mégantic en tête, qui réclame qu’une voie de contournement soit construite pour éviter que les chargements dangereux traversent le coeur de la ville.

M. Garneau a voulu balayer certaines critiques qui soulignent qu’aucun des ministres québécois sélectionnés par M. Trudeau n’a obtenu de portefeuille économique. «Le Québec est très très bien représenté dans ce cabinet, on est très très content», a-t-il assuré.

Une autre figure connue du public, la candidate malheureuse à la mairie de Montréal en 2013 Mélanie Joly, s’est vue attribuer le portefeuille du Patrimoine canadien. Elle sera notamment responsable de Radio-Canada, elle qui a déjà été stagiaire dans sa salle de nouvelles il y a quelques années.

En point de presse, elle a expliqué qu’elle sera également responsable des Langues officielles, bien que le titre du ministère n’en fasse pas mention.

«Vous pouvez être convaincus que je vais être une ardente défenseure des droits des francophones hors Québec et de la langue (française) à travers le pays», a-t-elle soutenu.

L’économiste de Québec Jean-Yves Duclos prend la tête d’un ministère avec un nouveau libellé, soit celui de la Famille, des Enfants et du Développement social. M. Duclos lui-même ne semblait pas tout à fait certain de quels dossiers lui incomberaient selon cette nouvelle formule. «J’en ai certaines idées, mais je préfère en avoir les bonnes idées avant d’en parler», a-t-il indiqué.

L’élue de Gaspésie–Les-Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, sera chargée du Revenu national.

Enfin, Marie-Claude Bibeau, élue dans Compton–Stanstead, travaillera de près avec M. Dion, puisqu’elle s’occupera du Développement international et de la Francophonie. Fait à noter, elle avait justement débuté sa carrière à l’Agence canadienne de développement international (ACDI). C’est elle qui devra gérer les fonds d’aide humanitaire destinés aux réfugiés syriens.

Parmi les élus libéraux qui avaient été pressentis dans les médias pour s’asseoir à la table des ministres, certains repartent bredouilles. Pablo Rodriguez et Alexandra Mendes, deux députés qui sont parvenus à reprendre leur siège après l’avoir perdu dans la foulée de la vague orange de 2011, n’ont notamment pas su se tailler une place dans le cabinet Trudeau.