Stephen Harper prendra la parole à l’Assemblée générale de l’ONU à New York

OTTAWA – Le premier ministre Stephen Harper prendra la parole à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, plus tard ce mois-ci, devant aborder les menaces les plus criantes à la sécurité dans le monde — la crise en Ukraine et les combattants extrémistes en Irak et en Syrie.

Le gouvernement Harper n’a pas toujours eu des relations harmonieuses avec l’ONU. Le premier ministre s’est d’ailleurs déjà fait accuser d’ignorer l’organisation internationale. Son discours dans la semaine du 22 septembre sera seulement son troisième devant les Nations unies depuis son arrivée au pouvoir en 2006.

Le bureau du premier ministre a également confirmé, mercredi, que M. Harper assistera aussi à un événement spécial organisé par le secrétaire général, Ban Ki-moon, sur la santé et le bien-être des femmes enceintes, des nouveau-nés et des jeunes enfants dans les pays en voie de développement.

M. Harper a fait de cette cause la priorité du programme d’aide internationale du gouvernement fédéral. Ban Ki-moon l’en a d’ailleurs félicité publiquement, en mai, lorsqu’il a assisté à la conférence du premier ministre sur la santé des femmes et des nouveau-nés, à Toronto.

M. Harper se joindra également au secrétaire général pour un souper spécial sur les changements climatiques. Aussi, durant cette semaine chargée, la ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, représentera le Canada au Sommet sur le climat des Nations unies.

Le bureau du premier ministre affirme que MM. Ban et Harper se sont joints par téléphone, mercredi, pour discuter de ces événements.

«(M. Harper) s’y présentera et parlera de ses priorités», a dit un responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat.

«Nous savons qu’il a adopté une position très ferme sur des enjeux comme ce qui se passe en Ukraine, comme la menace posée par l’État islamique, et certainement dans le contexte de ‘Sauver chaque femme, chaque enfant’, le premier ministre serait appelé à parler de cela comme une des priorités du Canada», a-t-il ajouté.

Le Canada a joint l’effort international pour contrer l’offensive de l’État islamique, qui a pris le contrôle de portions de territoire dans le nord et l’ouest de l’Irak et de la Syrie.

Le Canada a fourni en Irak deux avions militaires de transport pour larguer des fournitures humanitaires et pour donner des armes aux combattants kurdes tentant de repousser la progression des extrémistes.

M. Harper a déjà affirmé que le Canada ne fournirait pas de ses propres armes. Mais la semaine dernière — alors que le ministre des Affaires étrangères, John Baird, concluait une brève visite en Irak avec des membres de l’opposition —, M. Harper a annoncé prévoir envoyer une petite équipe de conseillers militaires et des forces spéciales en Irak.

Le déploiement doit être évalué tous les 30 jours, mais M. Baird a laissé entendre cette semaine que le combat contre les islamistes radicaux pourrait prendre des années, parlant du «plus important défi de sa génération».

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a déclaré mercredi que le Canada devrait s’attarder à l’aide humanitaire, et non au soutien militaire — et il a mis en garde contre toute interprétation autre que celle du fait de voir des soldats canadiens en Irak.

«On ne nous demande pas de jouer un rôle militaire, a fait valoir M. Mulcair. Je crois qu’on doit éviter de jouer sur les mots pour faire croire en quelque sorte qu’il y a des membres de l’armée sur le terrain, mais qu’il n’y a pas de troupes au sol.»