Un groupe californien affirme que la pêche commerciale pratiquée sur les trois plus grands lacs du Manitoba est la plus mal gérée au monde.
L’organisme Seafood Watch demande aux consommateurs de ne plus acheter du poisson provenant des lacs Winnipeg, Manitoba et Winnipegosis, d’où proviennent 81 pour cent des poissons pêchés dans la province.
Dans une déclaration, le groupe explique qu’une évaluation des lacs, menée en partenariat avec l’organisme SeaChoice de Vancouver, a révélé que les stocks de poissons s’étaient considérablement appauvris ou complètement épuisés dans ces trois étendues d’eau.
Les pêcheurs commerciaux du Manitoba ont rétorqué que la population de poissons était en santé, et que l’évaluation n’était rien d’autre qu’un rapport papier qui ne reflète en rien la viabilité des stocks de poissons.
Seafood Watch estime que l’industrie manitobaine de la pêche souffre d’une mauvaise compréhension de la taille des stocks et des quotas de pêche. Il s’inquiète aussi de ne pas voir de quotas maximaux pour certaines espèces.
L’organisme dénonce également l’absence de données fiables sur la pêche au Manitoba et la faiblesse de la réglementation en place.
«Ce que nous avons trouvé dans cette industrie, c’était comme dans les bons vieux jours, un retour en arrière au temps où personne ne se souciait de la gestion de la pêche», a lancé Scott Wallace, membre de SeaChoice et scientifique à la Fondation David Suzuki.
Le pêcheur Kris Isfeld, qui agit comme porte-parole de centaines de pêcheurs commerciaux sur le Lac Winnipeg, soutient que les 10 à 15 dernières années ont été les plus productives qu’il n’a jamais vues.
«La pêche sur le Lac Winnipeg est l’une des plus performantes et des plus durables du monde. Elle ne s’est jamais effondrée», a-t-il expliqué. «Parce qu’il n’y a eu aucune interférence gouvernementale, la pêche est prospère. Ils veulent qu’on change la manière dont on gère notre industrie depuis 100 ans. Ils veulent appliquer un modèle européen qui a été introduit après que les stocks de poissons se sont effondrés là-bas.»
Environ 85 pour cent des poissons pêchés dans la province sont exportés vers les marchés américain et européen.