WINNIPEG — Le président et chef de la direction du Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) a démissionné à la suite d’allégations récentes de racisme systémique, de discrimination et de harcèlement sexuel à l’établissement de Winnipeg.
Le conseil d’administration du musée a indiqué avoir convenu avec John Young qu’il était dans l’intérêt du Musée qu’il quitte ses fonctions immédiatement.
« Nous agirons rapidement pour améliorer les processus et les politiques du Musée, et pour rétablir les relations et la confiance avec notre personnel et ceux que nous avons laissés tomber, en particulier les communautés noires et autochtones, les personnes de couleur et les communautés LGBTQ2+ », a déclaré jeudi la présidente du conseil d’administration, Pauline Rafferty dans un communiqué.
« Nous nous excusons sans réserve pour ce qui s’est passé et nous savons que la lutte contre le racisme systémique, l’homophobie, l’inégalité et toutes les formes d’intolérance doit être continue et prioritaire », a ajouté Pauline Rafferty.
Pauline Rafferty a déclaré que les allégations n’avaient pas été correctement portées à l’attention du conseil d’administration.
Elle a déclaré que le conseil d’administration comprenait maintenant mieux la situation et qu’il mettait en place des mesures pour résoudre ces problèmes.
Pauline Rafferty doit prendre la relève en tant que PDG par intérim jusqu’à ce qu’un nouveau leader soit en place.
Le conseil d’administration a déclaré qu’un examen interne du musée par un tiers est déjà en cours.
Le conseil a déclaré que l’examen se concentrera sur les expériences de racisme systémique et d’autres formes de discrimination, ainsi que sur la censure du contenu LGBTQ2+, qu’ont décrit des membres du personnel actuels et anciens du MCDP jusqu’au 22 juin 2020.
Les conclusions préliminaires du rapport doivent être reçues d’ici le 31 juillet et comprennent des recommandations pour «un changement culturel significatif au sein du musée».
Cet examen initial doit être suivi d’un examen à l’échelle de l’institution de toutes les politiques et pratiques du musée et permettra au personnel actuel et ancien de partager des expériences supplémentaires.
Plus tôt ce mois-ci, les dirigeants du musée se sont excusés d’avoir censuré des expositions sur l’histoire des LGBTQ2+ à la demande de certains groupes scolaires.
Six membres de l’équipe de direction ont signé des excuses en déclarant que cette pratique était contraire à tout ce que le musée défendait.
Le musée a déclaré qu’il avait cessé de censurer ce contenu en 2017.
Cette controverse est survenue une semaine après que le musée eut annoncé le déclenchement d’une enquête externe en réaction à des dénonciations d’ex-employés et d’employés actuels sur les réseaux sociaux. Les messages allèguent que l’environnement de travail au musée est entaché par le racisme et la discrimination.
Le musée a d’abord publié des images en appui au mouvement «Black Lives Matter», ce qui a fait réagir les dénonciateurs qui ont accusé l’institution d’être hypocrite alors qu’ils disent subir du racisme à l’intérieur de ses murs.
D’autres travailleurs actuels ou anciens ont par la suite fait dévier le débat vers la cause des minorités sexuelles. Ils ont rapporté qu’on leur avait demandé d’éviter de présenter les éléments liés à l’histoire des droits de la communauté LGBTQ2+ à la requête de certaines écoles.
L’Alliance de la Fonction publique du Canada, le syndicat qui représente le personnel du musée, a déclaré que ces questions avaient été soulevées auprès de la direction depuis 2018.
Plus tôt ce mois-ci, le ministre fédéral du Patrimoine, Steven Guilbeault, a déclaré qu’il prenait très au sérieux les cas apparents d’autocensure des réalités LGBTQ2+ au musée.
L’ancien maire de Winnipeg, Glen Murray, a déclaré qu’il avait démissionné du conseil des Amis du Musée canadien pour les droits de la personne pour ce qu’il a appelé «cette trahison de son mandat».