Québec plaide pour une réforme en profondeur de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et de la Loi sur la protection de la jeunesse à la suite du dépôt du rapport sur le drame survenu à Wendake en octobre.
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a fait état, lundi, des recommandations de l’enquête externe qu’il avait «ordonnée» sur le processus «qui aurait mené à la non-rétention des signalements faits à la DPJ de la Capitale-Nationale».
La mort de deux enfants dans la communauté huronne-wendate avait créé une onde de choc dans la province, et de nouveaux appels à améliorer la protection de la jeunesse.
Le ministre a souligné lundi par communiqué des recommandations concernant la formation, l’encadrement et les outils pour que soient prises les meilleures décisions dans l’intérêt de l’enfant.
Après le dépôt du rapport d’enquête, le ministre Carmant et le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS), Michel Delamarre, se sont rencontrés afin de discuter des constats retenus, peut-on lire.
«Je suis convaincu du bien-fondé d’une réforme en profondeur de la DPJ et de la Loi sur la protection de la jeunesse. Je me suis engagé à travailler en ce sens et c’est ma ferme intention de revoir entièrement ce système. Il faut que les informations circulent si nous voulons que nos intervenants puissent faire leur travail et ainsi assurer la protection de nos enfants», a déclaré M. Carmant.
Le gouvernement indique que le rapport recommande une formation spécifique pour tous les membres de l’équipe Réception et traitement des signalements (RTS) du CIUSSS; il est aussi recommandé de «professionnaliser» les fonctions dans cette équipe afin de mieux qualifier les intervenants et de favoriser la stabilité propice au développement d’une solide expertise.
On suggère également de mettre à la disposition des professionnels chargés de l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse un outil d’aide à la décision «qui soit convivial et performant et qui réponde aux plus hautes normes de qualité dans ce domaine».
Le rapport ne pourra pas être rendu public dans son entièreté, en raison de la confidentialité liée à la Loi sur les services de santé et les services sociaux ainsi qu’à la Loi de la protection de la jeunesse, a-t-on fait valoir.
À la suite du drame, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse avait annoncé avoir lancé une enquête sur les circonstances de la mort des deux enfants.
Le premier ministre François Legault avait déclaré qu’«évidemment, toutes les enquêtes nécessaires vont être faites».
«Il y a une enquête de la Sûreté du Québec, étant donné qu’il y a mort, enquête du coroner, et (…) une enquête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Et le ministre Lionel Carmant aussi a déclenché une enquête pour voir exactement qu’est-ce qui est arrivé à la DPJ de la Capitale-Nationale, donc quelles sont les informations qui avaient été reçues par la DPJ», avait résumé le premier ministre.
Ces informations sont présentement colligées par les autorités et «dès qu’on va avoir plus d’informations, on va être complètement transparent», avait promis M. Legault.