Relance culturelle: la ministre Roy appelée à ne pas négliger la diversité

MONTRÉAL — Plusieurs regroupements du milieu culturel craignent que la diversité et la participation autochtone soient négligées dans la relance du secteur par le gouvernement du Québec.

Ces organisations — Réalisatrices Équitables, Femmes du cinéma, de la télévision et des médias numériques (FCTMN), Festival Vues d’Afrique, Terres en vues (Festival international Présence autochtone), Diversité artistique Montréal (DAM), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), l’Observatoire du documentaire, DOC Québec et Isuma Distribution / IsumaTV — ont envoyé lundi une lettre à la ministre de la Culture, Nathalie Roy.

Ces organisations saluent le plan de 400 millions $ annoncé le mois dernier, tout en estimant que «rien ne semble être mis en place pour assurer que cette relance soit inclusive, paritaire, et que les artistes, groupes et entreprises culturelles autochtones et de la diversité puissent en bénéficier». 

Dans le document rendu public mercredi, elles appellent les entités responsables — nommément la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et le ministère de la Culture — à «songer à des mesures pour favoriser l’accès des écrivains et artistes autochtones et des minorités à ces généreux fonds».

Les signataires de la lettre soulignent que les femmes de ces groupes font face à un «double écueil» dans leur avancement professionnel et qu’une mesure «les incitant à appliquer» pourrait éviter de perdre des acquis encore fragiles.

Les regroupements du milieu culturel font référence à une recommandation du rapport sur le racisme et la discrimination systémiques dévoilé le mois dernier par la Ville de Montréal. Celle-ci préconise de fixer des cibles claires pour assurer un meilleur financement des artistes racisés et autochtones, ainsi que de produire un bilan annuel afin de mesurer la progression de l’atteinte de ces cibles.

Selon ces groupes, le ministère a accompli un «travail admirable» en mettant sur pied six comités sectoriels dans le but de préparer la relance. Ils se disent toutefois inquiets de n’y voir aucun regroupement culturel «dont les mandats concernent spécifiquement la condition féminine, la diversité et les artistes autochtones».