REM: SNC-Lavalin sort gagnante, Bombardier écartée des consortiums retenus

MONTRÉAL — SNC-Lavalin sort grande gagnante dans le dossier du Réseau électrique métropolitain, devenu le Réseau express métropolitain. L’entreprise fait partie du consortium retenu pour l’ingénierie et de celui retenu pour la fourniture du matériel roulant. Mais cela veut aussi dire que Bombardier est écartée.

CDPQ Infra a en effet annoncé, jeudi à Montréal, le nom des deux consortiums retenus pour le projet de train électrique de 6,3 milliards $.

Pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction des infrastructures ce sera SNC-Lavalin grands projets, Dragados Canada, Groupe Aecon Québec, Pomerleau et EBC. Deux participants se joindront à l’équipe: SNC Lavalin inc. et Aecom consultants.

Pour la fourniture du matériel roulant, des systèmes et services d’exploitation et de maintenance, le consortium retenu est formé de Alstom transport Canada et SNC-Lavalin O & M.

Un peu plus coûteux

Le projet passe de 6,04 à 6,3 milliards$ ce que la Caisse estime rester dans la marge, compte tenu de l’envergure du projet. C’est la contribution de la CDPQ Infra qui passe de 2,67 à 2,95 milliards $.

«Avec plus de 6 milliards $, c’est un des plus gros projets publics depuis la Baie-James. Il y a eu La Romaine, dont je suis allé inaugurer une des installations récemment. On est revenu donc à l’époque des grands projets au Québec», a lancé le premier ministre Philippe Couillard, qui a participé à la conférence de presse, jeudi à Montréal, aux côtés de plusieurs représentants de la Caisse de dépôt, de la Ville de Montréal, notamment.

Le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia, a assuré que cette hausse de coût n’entraînera pas de hausse de tarif ni de hausse des contributions de la part des partenaires.

La contribution du gouvernement du Québec reste à 1,28 milliard $, celle du gouvernement fédéral à 1,28 milliard $, celle d’Hydro-Québec à 295 millions $ et celle de l’Agence régionale de transport de 512 millions $.

Bombardier déçue

Le premier ministre Philippe Couillard a tenu à se faire rassurant pour Bombardier, qui n’a pas remporté le contrat. Il y aura d’autres contrats, d’autres tâches pour Bombardier à La Pocatière, a-t-il assuré, rappelant que le métro de Montréal continue de se développer.

«Il y a des activités encore pour un bon moment ici à La Pocatière avec les trains de métro. Il y aura des agrandissements de métro; il y a aura peut-être de nouvelles lignes de différentes couleurs. Il y a de l’ouvrage en masse qui attend les gens de Bombardier», a affirmé le premier ministre Couillard.

Mais du côté de Bombardier transport, on s’est dit déçu. «C’est une déception qu’on partage avec les employés pour cette annonce-là. On pensait avoir une offre qui était compétitive», a commenté au cours d’une entrevue Éric Prud’Homme, directeur des communications.

Il indique que l’usine de La Pocatière a dans ses cartons le contrat du métro Azur pour la Société de transport de Montréal. Elle emploie 600 travailleurs. «Et le carnet de commandes se termine dans les 12 prochains mois, en 2019. Après ça, c’est zéro», a résumé M. Prud’Homme.

L’équipe de la Caisse et le premier ministre ont tout de même tenu à souligner que 65 pour cent du projet aura un contenu «local».

Le futur Réseau express métropolitain entraînera la création de 34 000 emplois pendant toute la durée de la construction et 1000 pendant la période d’exploitation, a souligné le premier ministre Couillard.

Modifications

Le projet passe aussi de 27 à 26 stations, puisqu’une station au-dessus de l’Autoroute 13, au nord-ouest de l’île est abandonnée. Il s’agit d’une première modification du tracé.

Une deuxième modification est apportée au centre-ville de Montréal pour éviter de construire un tunnel qui devait passer à proximité de deux importants collecteurs de la Ville de Montréal. Il s’agira désormais d’un tracé aérien qui suivra le corridor du CN. 

Les travaux de construction devraient débuter en avril prochain. Les premières rames doivent être en circulation pour des tests de fiabilité à la fin de 2020. Les premiers passagers devraient pouvoir être accueillis à l’été 2021.