Perte d’appuis en région: Québec solidaire promet de se «démontréaliser»

MONTRÉAL — Québec solidaire (QS) a promis, samedi, de se «démontréaliser», après avoir constaté un recul de ses appuis dans 45 circonscriptions rurales et de banlieues lors des dernières élections.

C’est au Collège Ahuntsic de Montréal que les quelque 300 délégués de QS ont choisi de se réunir en conseil national pour dresser un bilan de la dernière campagne électorale.

Après une présentation, samedi matin, de la responsable aux élections de QS, Julie Dionne, le parti a décrété un huis clos afin de permettre aux membres d’exprimer leurs doléances loin des caméras. 

Le parti de Gabriel Nadeau-Dubois et de Manon Massé rêvait de former l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, mais n’a fait élire que onze députés le 3 octobre dernier, dont seulement trois à l’extérieur de Montréal.

Le constat dans les régions est «marquant», selon Mme Dionne. QS a gagné plus d’un point de pourcentage dans seulement neuf circonscriptions rurales ou de banlieues, alors qu’il a perdu des plumes dans 45 d’entre elles. 

À l’inverse, le parti a perdu des points de pourcentage dans deux comtés urbains, mais en a gagné dans 18. «C’est vraiment marqué. Il ne s’est pas passé la même campagne dans les deux cas», a expliqué Mme Dionne.

Revoir la taxe sur les véhicules polluants?

Dans les circonstances, M. Nadeau-Dubois a invité les solidaires à «sortir de (leur) zone de confort», à «sortir des chambres d’écho» et à aller à la rencontre des gens en région. 

Les délégués ont d’ailleurs voté, samedi, en faveur d’une grande tournée régionale qui culminera par un conseil national ou un congrès dans une région éloignée. 

«Il faut avoir l’humilité de les écouter, (…) pour présenter (…) en 2026 une meilleure version de nous-mêmes, une version encore plus branchée, plus au diapason avec ce que vivent ces Québécois», a déclaré M. Nadeau-Dubois.

QS compte par ailleurs «améliorer» sa proposition d’imposer une taxe sur les véhicules polluants — sans nécessairement l’abandonner — même si elle a été largement impopulaire dans les régions éloignées.

En impromptu de presse, François Saillant, un membre de longue date du parti, a plaidé qu’«en campagne électorale, (…) « on va taxer », ce n’est peut-être pas la bonne chose à dire».

Imposer des candidatures féminines

En plus de se régionaliser, QS entend se doter de mécanismes pour faire élire plus de femmes.

Après un débat d’une trentaine de minutes, les délégués ont adopté une proposition voulant que «des moyens soient développés (…) pour imposer des candidatures féminines dans des circonscriptions spécifiques».

L’objectif est de «maximiser la possibilité d’obtenir un caucus paritaire suite aux élections générales».

La proposition a suscité de l’inquiétude, un délégué demandant s’il est préférable pour défendre les droits des femmes d’avoir comme député «Michel Chartrand ou Margaret Thatcher».

«C’est un chantier qu’on ouvre, la réflexion va se faire», a affirmé Manon Massé en point de presse après le vote.

«Quand on s’assume comme parti féministe, c’est qu’il faut faire des efforts particuliers pour s’assurer que les femmes soient présentes et qu’elles gagnent», a-t-elle ajouté.

Cette question présente «un coefficient de difficulté supérieur», a reconnu M. Nadeau-Dubois, qui rappelle que ce sont les associations locales de QS qui choisissent les candidatures, et non la direction.

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