Réunification familiale: le Canada assouplira bientôt ses critères

OTTAWA — Grands-parents, enfants adultes et conjoints de fait de citoyens canadiens et de résidents permanents pourront bientôt rejoindre leurs proches au Canada.

Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi qu’il y aura des assouplissements dans sa politique de réunification familiale pour y inclure les membres d’une famille élargie — y compris les personnes qui entretiennent une relation amoureuse exclusive d’au moins un an — ainsi que les étudiants étrangers et certains ressortissants étrangers pour motif d’ordre humanitaire.

«Nous savons que ces temps sont difficiles et nous savons que ces défis peuvent mieux s’affronter avec la force et le soutien de ceux que nous aimons à nos côtés», a déclaré le ministre fédéral de l’Immigration, Marco Mendicino, lors d’une conférence de presse.

Déjà, la ministre de la Santé, Patty Hajdu, a prévenu que les motifs d’ordre humanitaire seront «spécifiques et limités».

«Par exemple, pour dire au revoir à quelqu’un à la fin de leur vie. Ou pour offrir des soins à quelqu’un au Canada qui requiert du soutien médical. Ou pour assister à des funérailles ou une cérémonie de fin de vie», a-t-elle énuméré. Plus de détails seront connus le 8 octobre.

Les étudiants étrangers, eux, pourront entrer au Canada à compter du 20 octobre s’ils fréquentent un établissement désigné dont le plan d’intervention en réponse à la COVID-19 a reçu le feu vert de leur gouvernement provincial ou territorial.

Pas question, cependant, de se dépêcher à acheter des billets d’avion pour le Canada. Les autorités fédérales préviennent que tous les voyageurs devront présenter une demande et obtenir une autorisation avant de pouvoir mettre le pied en sol canadien.

Les conjoints de fait, par exemple, pourraient devoir présenter un document notarié pour prouver que leur relation est sérieuse, a mentionné le ministre Mendicino en réponse à la question d’une journaliste.

Le Canada a fermé ses frontières depuis près de sept mois, à quelques exceptions près.

Au début de la pandémie, seuls les travailleurs essentiels pouvaient traverser la frontière canado-américaine. Certains critères ont été assouplis en juin pour permettre à des membres de la famille immédiate — dont les partenaires mariés et les enfants à charge — de venir au Canada.

«Notre intention a toujours été de garder les familles ensemble (…), mais nous savons que ce ne sont pas toutes les familles qui entrent dans le même moule», a affirmé le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, pour expliquer les plus récentes mesures à la frontière.

Plus de surveillance

S’il ouvre un peu plus les frontières, le gouvernement fédéral prévient aussi qu’il redoublera d’efforts pour s’assurer que les voyageurs respectent leur période d’isolement de 14 jours immédiatement après leur arrivée au Canada.

Au cours des prochains mois, près de 200 agents de santé publique fédéraux seront déployés pour couvrir 36 points d’entrée, ce qui représente 90 % de l’achalandage arrivant au Canada pendant les activités normales.

L’Agence de la santé publique du Canada a aussi mis sur pied des portails numériques, notamment l’application ArriveCAN, afin de permettre aux voyageurs d’échanger leurs renseignements personnels qui seront ensuite transmis aux provinces et territoires.

Le gouvernement fédéral compte aussi augmenter ses effectifs pour effectuer des appels en direct et des appels automatisés aux voyageurs entrant au Canada afin de vérifier s’ils respectent leur quarantaine de 14 jours.  

Si un voyageur ne peut pas être joint ou est soupçonné de ne pas se conformer aux exigences de quarantaine, la Gendarmerie royale ou la police provinciale prendront le relais et pourront infliger des amendes allant jusqu’à 1000 $.

Si des accusations sont portées pour une infraction à la Loi sur la quarantaine, les contrevenants pourraient faire face à des amendes allant jusqu’à 750 000 $ et jusqu’à six mois de prison. Une personne qui viole la Loi de façon volontaire ou imprudente peut se voir infliger des amendes allant jusqu’à 1 million $ et trois ans de prison.