QUÉBEC — Le premier ministre François Legault va «évaluer» dans les prochaines semaines le travail du président-directeur général et du conseil d’administration de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
C’est ce qu’il a déclaré mardi en point de presse à l’Assemblée nationale. Il a ajouté qu’au terme de cette évaluation, il comptait prendre «les actions qui sont nécessaires», sans préciser lesquelles.
La SAAQ a lancé le 20 février une nouvelle plateforme numérique, SAAQclic, qui a connu plusieurs ratés, ce qui a forcé des clients à faire la file pendant de longues heures aux différents points de services.
Mardi, M. Legault a affirmé qu’il y avait eu un «problème de planification» à la SAAQ. Il a exonéré ses ministres des Transports et du Numérique, Geneviève Guilbault et Éric Caire.
Ce dernier n’avait qu’un rôle de «conseil» dans la transformation numérique, a-t-il dit. «C’est la SAAQ qui a la responsabilité finale, incluant son département informatique», a tranché le premier ministre.
«Ce que je veux, (…) c’est d’évaluer le travail du conseil d’administration de la SAAQ et du président de la SAAQ, parce qu’il y a eu de toute évidence une grave lacune de planification», a-t-il déclaré.
Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, s’est levé en Chambre pour lui demander sur le ton de l’ironie s’il comptait également «évaluer» le travail du ministre du Numérique.
M. Legault a répondu que son ministre ne pouvait tout simplement pas «se substituer» aux responsables de chaque société d’État. «Il peut les conseiller. En bout de ligne, la responsabilité finale reste (…) à la société d’État.»
M. Caire s’est ensuite lui-même levé pour défendre son travail.
«Il n’y avait aucune raison pour le ministère de déclencher une investigation et d’aller voir plus profondément ce qui se passait à la SAAQ», a-t-il plaidé de son siège au Salon bleu.
«De leur propre aveu, ils étaient en contrôle de la situation et ils étaient confiants de respecter les budgets, les échéanciers et la portée du projet», a-t-il ajouté.
Une motion du Parti québécois (PQ) sur le cafouillage numérique a plus tard été refusée.
Celle-ci demandait à l’Assemblée nationale de mandater la Commission de l’administration publique afin qu’elle entende notamment M. Caire, Mme Guilbault ainsi que la haute direction de la SAAQ.
Le PQ voulait qu’ils «exposent les faits ayant mené à ce dysfonctionnement» et éclairent les parlementaires sur les «correctifs à apporter pour réussir la transition numérique du gouvernement du Québec».
Le gouvernement caquiste n’a pas consenti au dépôt de la motion.
Depuis le début de la crise à la SAAQ, le gouvernement a dû annoncer une série de mesures, notamment la prolongation de la validité des permis de conduire qui sont venus à échéance entre le 26 janvier et le 9 mars.
En outre, du personnel additionnel viendra en aide aux personnes qui ont de la difficulté à s’inscrire sur le portail numérique du gouvernement. La démarche d’inscription sera également allégée.