Scott Moe dénonce la décision de Justin Trudeau de plafonner les émissions de GES

SASKATOON — Le premier ministre de la Saskatchewan Scott Moe s’en est pris à l’engagement du premier ministre Justin Trudeau d’imposer un plafond fédéral aux émissions de gaz à effet de serre lors de l’examen de son leadership au congrès du Parti de la Saskatchewan.

Dans son discours précédant l’examen de son leadership, le premier ministre de la Saskatchewan a décrit la décision de Justin Trudeau de plafonner les émissions comme «une attaque en règle contre l’industrie énergétique de la Saskatchewan». 

M. Moe a mentionné que la Saskatchewan et les autres provinces n’ont pas été informées du changement de politique officiel avant le discours de M. Trudeau lors de sa participation à la COP26, la conférence des Nations Unies sur le climat qui se déroule actuellement en Écosse, bien que les libéraux aient promis le plafonnement dans leur récente plateforme électorale.

Ce changement a été positionné comme une étape vers l’atteinte de zéro émission nette d’ici 2050.

«Nous ne savons pas encore quel sera l’impact sur l’industrie énergétique de la Saskatchewan», a indiqué M. Moe. Il a encouragé le gouvernement fédéral à promouvoir la technologie de capture du carbone pour réduire les émissions. 

«Nous comprenons qu’il y a une transition, mais il y aura aussi une utilisation des produits (pétroliers) d’aujourd’hui, et en achetant ces produits, nous demandons au monde et au premier ministre de préconiser les produits de la Saskatchewan, qui sont aujourd’hui parmi les plus durables».

La semaine dernière, la province a annoncé son objectif d’augmenter la production de pétrole de 450 000 barils par jour à 600 000 barils par jour. 

M. Moe a mentionné qu’il craignait que l’annonce de M. Trudeau réduise les investissements dans le secteur énergétique de la province.

«La Russie, le Venezuela, l’Arabie saoudite : ils vont tous combler ce vide avec un produit beaucoup moins respectueux de l’environnement que celui que nous pourrions fournir ici au Canada», a ajouté M. Moe.

«Nous devrions ouvrir la possibilité de rendre l’énergie canadienne disponible dans le monde en remplaçant l’énergie produite dans ces autres pays qui ont des émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus élevées que celles que nous avons en Saskatchewan».

Le discours de M. Moe avant le vote de samedi était largement axé sur les ressources de la Saskatchewan, y compris sur les récents investissements réalisés dans les secteurs du canola, de la potasse et des technologies. 

M. Moe a consacré moins de temps à la pandémie de la COVID-19, alors même que la province continue d’être aux prises avec des taux de cas hebdomadaires et de décès parmi les plus élevés du pays.

Une majorité des membres ont manifesté leur soutien au leadership de M. Moe, avec plus de 80 % des délégués soutenant le premier ministre.

«Nous écoutons et essayons de nous assurer que nous suivons les directives de la province», a indiqué M. Moe. «Nous prenons les conseils et les conversations très au sérieux, surtout à une époque où nous sommes confrontés à une pandémie mondiale, dans une année très difficile».

Après le vote, le chef de l’opposition du NPD, Ryan Meili, a déclaré que le parti était coupable de la gestion de la pandémie dans la province.

«Cela vous dit que le problème n’est pas seulement Scott Moe, c’est le Parti de la Saskatchewan», a déclaré M.  Meili. 

«C’est le cabinet qui n’a rien dit, c’est tous ces députés qui n’ont rien dit, qui sont restés silencieux et ont regardé Scott Moe nous mener vers la pire quatrième vague du pays».

On ne sait pas exactement le nombre de votes recueillis par M. Moe lors de l’examen de son leadership. Le parti ne publie ce chiffre que si le chef reçoit moins de 80 % des voix. 

«Les meilleurs jours de la Saskatchewan sont devant nous, et nous allons continuer à travailler pour les gens de la Saskatchewan et à demander leur soutien», a indiqué M. Moe. 

Il s’agit du deuxième examen du leadership auquel le chef du Parti de la Saskatchewan est confronté depuis qu’il est devenu premier ministre en 2018, recevant à chaque fois un soutien supérieur à 80%.

Un vote à la direction est d’usage lors de ces conventions, qui ont lieu tous les deux ans.