MONTRÉAL — Les 10 000 responsables de services de garde en milieu familial syndiquées à la CSQ se prononceront dimanche sur des moyens de pression plus lourds, elles qui en sont déjà rendues à une «grève» d’une heure et demie, ce vendredi.
Pour l’occasion, en cette Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, les syndiquées tiendront leurs assemblées en même temps dans 14 villes du Québec, avant de se prononcer sur ces moyens de pression plus lourds — à moins qu’une entente de principe soit conclue avec le ministère de la Famille d’ici là.
En entrevue jeudi, la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ (Centrale des syndicats du Québec), Valérie Grenon, n’a pas voulu dire en quoi consisteraient ces «moyens de pression plus lourds», préférant en garder la primeur pour ses membres.
Mais vendredi matin, la «grève progressive» qu’elles ont déjà entamée se poursuivra. Elles ouvriront donc leurs portes 1 heure et 30 minutes plus tard qu’à l’habitude. Ce mouvement avait été lancé le 31 janvier par une grève de 15 minutes, puis chaque vendredi depuis, les portes sont ouvertes plus tard, 15 minutes à la fois.
Le mandat de grève qui avait déjà été adopté prévoyait également une demi-journée de grève et une journée de grève, mais Mme Grenon a précisé que les nouveaux moyens de pression sur lesquels ses membres se prononceront, dimanche, seront plus lourds encore.
Néanmoins, les négociations se poursuivent avec le ministère de la Famille et elle espère un dénouement plus heureux.
«Cette semaine, on fêtait notre premier anniversaire de négociation. On aurait souhaité ne pas le fêter, le 4 mars, mais ça faisait déjà un an qu’on était en négo», a déploré Mme Grenon.
«On est tanné aussi d’entendre le ministre de la Famille (Mathieu Lacombe) nous dire que pour lui, on vient de commencer (les négociations), quand nous, nos membres sont épuisées et veulent une reconnaissance de leur travail», a-t-elle ajouté.
Ministère
Contacté, le ministère de la Famille s’est dit déçu de la situation. «Une fois de plus, nous déplorons les impacts qu’auront à subir les parents et le casse-tête supplémentaire qui leur est imposé lors des moyens de pression.»
Le cabinet du ministre a rappelé que «les négociations se poursuivent présentement» et qu’il y a donc espoir. «Nous invitons les parties à continuer les discussions afin d’en arriver à une entente le plus rapidement possible.»
Revendications
Les responsables de service de garde en milieu familial ne sont pas rémunérées à l’heure; elles touchent une subvention du ministère pour le service qu’elles dispensent à leur domicile. Sur la base de cette subvention et du nombre d’heures de travail qu’elles font, elles estiment qu’elles touchent 12,42 $ l’heure.
L’offre du ministère, selon la CSQ, serait de 12,48 $ l’heure. Le ministère n’a pas voulu confirmer ni infirmer ces chiffres, affirmant qu’il ne négociait pas sur la place publique. La CSQ revendique 16,75 $ l’heure.
Elle formule également des revendications ayant trait aux nouvelles obligations de faire un portrait périodique du développement de l’enfant. Elle revendique aussi un comité d’évaluation de l’emploi.