MONTRÉAL — Shirley Dorismond, infirmière de profession et ancienne vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), sera candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans l’élection partielle de Marie-Victorin.
«Je suis une fille de la place, j’ai grandi dans Marie-Victorin», a-t-elle dit dimanche lors d’une conférence de presse, rappelant qu’elle contribue aussi à la campagne de vaccination dans sa région.
En faisant le saut en politique provinciale, elle souhaite contribuer à améliorer le système de santé. «J’ai vécu et j’ai vu le bon côté, j’ai côtoyé des personnes vraiment fantastiques, a-t-elle raconté, mais j’ai aussi constaté les failles du système, sur le terrain.»
«J’ai des idées, entre autres dans la première ligne et aux soins à domicile. Aussi, je pense qu’il est plus que temps de faire plus place aux compétences des infirmières, mais aussi des pharmaciens et de tous les professionnels de la santé.»
Le premier ministre Legault l’a qualifiée de «candidate exceptionnelle» et de «femme d’action». «J’ai besoin de Shirley à Québec, a-t-il plaidé, c’est une femme qui a une expérience qui est absolument nécessaire dans la refondation de notre réseau de santé, je pense entre autres à toute la partie ressources humaines.»
Racisme et violence
Interrogée sur son passé syndicaliste, où elle a notamment accusé le premier ministre François Legault d’être «complice d’une violence organisationnelle» subie par les infirmières et a dénoncé le «racisme systémique» dans des lettres ouvertes, elle a répondu que l’important est que la CAQ pose des gestes concrets afin de réformer le système de santé et de lutter contre le racisme, quels que soient les mots utilisés.
«J’ai dit des choses, je les assume totalement», a-t-elle reconnu, refusant de préciser si elle pense toujours que le racisme systémique est présent au Québec. Elle a affirmé qu’ «il n’y a pas de consensus sur la définition», mais que «ça va me faire plaisir de rapporter mes observations, mes faits vécus» aux membres de son caucus.
M. Legault, lui, a assuré que le conflit qui les a tous deux opposés lors de la négociation de la convention collective des membres de la FIQ est chose du passé, l’entente ayant été signée à l’automne. «Quand on est responsable d’un syndicat, on est responsable de défendre ses membres», a-t-il convenu.
Lutte à cinq
La circonscription de Marie Victorin a été laissée vacante après les élections municipales de 2021, quand sa députée Catherine Fournier a remporté la mairie de Longueuil.
Le comté a été un château fort péquiste de 1985 à 2019, date où Mme Fournier a quitté le parti. Par contre, aux élections de 2018, la députée ne l’avait remporté qu’avec 700 voix de plus que son adversaire caquiste.
«On ne prend rien pour acquis», a déclaré le premier ministre, qui pense que le penchant nationaliste de son parti pourra faire pencher la balance auprès des électeurs. «C’est important de défendre la nation, défendre nos valeurs, défendre la langue française.»
Les autres candidats déjà annoncés sont Émilie Nollet pour le Parti libéral, Shophika Vaithyanathasarm pour Québec solidaire, Pierre Nantel pour le Parti québécois et Anne Casabonne pour le Parti conservateur.
L’heureux élu pourrait ne pas rester en place pendant très longtemps, puisque des élections générales auront lieu en octobre.
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