WASHINGTON — Six membres de l’équipe de campagne de Donald Trump ayant aidé à l’organisation du controversé rassemblement de Tulsa ont été déclarés positifs à la COVID-19.
Tim Murtaugh, le directeur des communications de l’organisation électorale de Donald Trump, a indiqué samedi que «le processus de quarantaine» a immédiatement été mis en place. Aucun employé ayant reçu un diagnostic positif ni de ceux qui auront été en étroit contact avec eux ne devaient être présents dans le lieu de rassemblement.
M. Murtaugh a ajouté que les tests faisaient partie des procédures de sûreté de l’organisation.
La température corporelle de toutes les personnes devant assister au rassemblement au BOK Centre, d’une capacité de 19 000 sièges, devait être vérifiée avant qu’elles n’atteignent les postes de sécurité. On devait remettre un masque, aux visiteurs qui le voulaient, et du désinfectant pour les mains.
La nouvelle concernant l’infection de membres de l’organisation a été révélée tout juste avant le départ du président en direction de l’Oklahoma. Donald Trump aurait réagi avec rage auprès de ses conseillers en apprenant que l’information a été rendue publique selon deux sources au sein de la Maison-Blanche et de l’équipe de campagne.
Au moment où devait débuter l’événement, il était clair que la foule attendue serait bien moins imposante que l’espérait le président Trump. Pendant le discours du président, il restait bien de l’espace pour le public debout et environ le tiers des sièges étaient vides.
L’organisation a également abandonné le projet d’un deuxième rassemblement extérieur pour accueillir des visiteurs qui n’auraient pas pu entrer dans le bâtiment.
Des organisateurs ont plaidé que les manifestants avaient empêché certaines personnes d’entrer dans l’édifice. Toutefois, les journalistes présents plusieurs heures avant le début du discours n’ont été témoins d’aucun incident de ce genre.
Parmi les milliers de partisans de Donald Trump, un grand nombre ne portait pas de masque malgré les consignes de la santé publique qui espérait éviter la propagation de la COVID-19.
Les admirateurs de Donald Trump ont aussi dû faire face aux manifestants scandant des slogans du mouvement Black Lives Matter et d’autres arborant les couleurs de la communauté LGBTQ.
Élection 2020
Le rassemblement partisan visait à relancer la campagne électorale de Donald Trump en vue du scrutin de novembre.
«Le choix en 2020 est très simple, a lancé M. Trump à son public. Voulez-vous plier devant la gauche ou voulez-vous vous tenir debout comme de fiers Américains?»
Le président a laissé exprimer des mois d’amertume accumulé contre le coronavirus qu’il a appelé le «Kung-Flu», un terme raciste voulant souligner que la COVID-19 a été découverte en Chine. Il a également tenté de défendre son rôle dans la gestion de la pandémie alors que le bilan continue de s’alourdir aux États-Unis, où l’on recense plus de 120 000 morts liés au coronavirus.
Il s’est plaint du fait que le volume massif de tests le faisait mal paraître et a laissé entendre qu’il faudrait ralentir les opérations de dépistage de la maladie.
«Quand vous faites beaucoup de tests, vous allez trouver plus de cas, a-t-il dit. Alors je demande à mon entourage, « Ralentissez le dépistage ».»
Au sujet de la faiblesse de l’assistance, Donald Trump a tenté de rejeter le blâme sur les médias qui ont informé la population des dangers liés à la contagion et qui ont parlé des manifestations prévues à l’extérieur.
Les manifestants rassemblés dans les heures qui ont précédé le discours étaient cependant largement pacifiques. Une seule arrestation a été rapportée par la police de Tulsa.
Parmi les autres sujets abordés, le président a essayé de justifier ses gestes maladroits lors d’une récente allocution à West Point, où il avait pris son verre d’eau à deux mains et descendu de scène d’un pas hésitant.
Il s’est également braqué contre les appels au retrait de monuments et de marques de reconnaissance envers les généraux confédérés, parlant de «monuments magnifiques».
Par ailleurs, Donald Trump n’a fait aucune mention de George Floyd, l’homme tué aux mains de policiers de Minneapolis, au Minnesota.
Avec l’Associated Press