Taillibert et Phaneuf continuent de défendre la conception du Stade olympique

MONTRÉAL – Les anglophones de Montréal l’ont rapidement surnommé le «Big Owe» à cause des coûts astronomiques reliés à sa construction et de sa forme particulière. Et malgré les déchirures de la toile qui lui sert de toit, malgré l’effondrement d’une poutre de béton, le stade du Parc olympique de Montréal n’a pas que des détracteurs.

Le stade a été conçu comme un monument, le symbole même des premiers Jeux olympiques à se dérouler en sol canadien. Et il l’a été, concède un ancien vice-président du Comité international olympique, Dick Pound.

«Mais je pense qu’il a coûté plus cher que tous les autres stades couverts nord-américains réunis», ajoute-t-il en faisant référence à la facture attachée au stade: plus d’un milliard de dollars.

Selon le rapport annuel de la Régie des installations olympiques (RIO), la toile du stade est déchirée à 6776 endroits. Ses coûts d’entretien ont atteint 454 000 $ alors qu’ils s’étaient élevés à 1,4 million $, l’année précédente.

Aucune activité ne peut se dérouler dans le stade si plus de trois centimètres de neige recouvrent le toit. L’endroit est donc pratiquement inutilisable en hiver.

Quarante ans après les cérémonies d’ouverture des Jeux de Montréal — le 17 juillet 1976 —, le stade demeure l’héritage le plus dominant légué par les Jeux de la XXIe olympiade.

Le stade a été conçu par l’architecte français Roge Taillibert. Son défi était de créer un endroit qui pourrait accueillir les Jeux de 1976, mais aussi les Expos de Montréal de la Ligue nationale de baseball.

Il a donc conçu un bâtiment de forme ellipsoïdal, une grande masse de béton, avec un toit rétractable attaché par câbles suspendus à une structure, qui, du haut de ses 165 mètres, est devenue la plus haute tour inclinée au monde.

M. Taillibert, qui demeure actif malgré ses 91 ans, insiste pour dire qu’il ne modifierait pas beaucoup son projet s’il avait à le refaire aujourd’hui.

«Je suis très content de tout ça», a-t-il affirmé à La Presse canadienne lors d’un entretien téléphonique.

Selon lui, la piscine — située à la base de la tour — est «l’une des plus belles au monde». Il a aussi rappelé qu’il avait préféré l’installation de rampes au lieu d’escaliers afin de favoriser le libre mouvement des foules — une innovation presque sans précédent au début des années 1970.

«On a essayé de donner aux sportifs et à la population des facilités et les aisances du spectacle et du sport, voilà», a-t-il dit.

Les Jeux de 1976 devaient être auto-financés. Mieux encore: ses coûts ne devaient pas dépasser 310 millions $.

Mais peu après le début des travaux, les coûts se sont emballés et sont devenus incontrôlables.

Dans son rapport, le comité organisateur des Jeux a attribué la spirale des coûts à une série de facteurs, dont des difficultés techniques, la hausse du prix des matières premières et les conflits de travail.

Les travaux seront terminés juste à temps pour accueillir les Jeux. Toutefois, la construction de la tour et l’installation du toit ne seront pas complétées avant 1987.

Claude Phaneuf, l’ingénieur en chef de la ville de Montréal qui était responsable des installations olympiques, croit encore aujourd’hui que le stade était un projet bien conçu.

Roger Taillibert et lui blâment le gouvernement québécois — qui avait dû prendre en charge la construction du stade en raison des retards accumulés et du dépassement des coûts — pour les problèmes techniques qui ont gangréné le bâtiment.

Tous deux maintiennent que les ingénieurs nommés par Québec n’étaient pas qualifiés et ont fait des erreurs qui ont créé de nombreux problèmes par la suite.

En 1991, une poudre de béton de 55 tonnes s’effondre, obligeant les Expos à disputer tous ses matches à l’étranger jusqu’à la fin de la saison. Sept ans plus tard, une nouvelle tuile: la toile se déchire à cause de la neige et de la glace qui s’y accumulent, provoquant l’annulation de deux spectacles des Rolling Stones.

La première toile n’aura duré que 11 ans; la seconde, installée en 1998, a besoin d’être remplacée, selon le gouvernement.

M. Taillibert — qui a déjà intenté des poursuites contre la ville de Montréal pour des honoraires impayés — qualifie ceux qui ont dirigé le stade «d’incompétents». L’architecte semble avoir fumé le calumet de la paix avec Montréal. Il est récemment venu faire une visite amicale lors du vernissage d’une exposition commémorant les Jeux de 1976.

Le stade a fini d’être payé en 2006, plus de 30 ans après la fameuse déclaration du maire de l’époque, Jean Drapeau: «Il est aussi impossible pour les Jeux olympiques de Montréal de produire un déficit que pour un homme de devenir enceint».

La facture totale de la construction du stade s’élève à 1,47 milliard $, presque le quintuple de ce qui avait été promis à l’époque.

Dick Pound croit que la dette a une mauvaise réputation qu’elle ne mérite pas tant. Il explique que M. Drapeau n’avait pas séparé le budget des Jeux de celui des infrastructures. Autrement dit, les investissements à long terme comme les complexes sportifs, le prolongement du métro et l’amélioration du réseau routier ont été comptabilisés dans la facture finale.

En conséquence, affirme-t-il, consacrer 30 années à payer la facture n’est pas si mal. «Je ne sais pas pour vous, mais moi, c’est comme ça que j’ai acheté ma maison.»

Claude Phaneuf et Roger Taillibert rêvent encore au jour où le stade reviendra à ses fonctions originales: accueillir fréquemment des événements sportifs.

«Il a besoin d’un club, qu’il s’agisse d’un club de football ou d’un autre sport d’équipe, dit M. Taillibert. Il ne peut y avoir de sport de haut niveau sans un club.»

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C’est tout de même stupéfiant de constater que la majorité d’entre nous ont oubliés les 340$ millions récupérés suite à des enquêtes pour fraude. La hausse vertigineuse des coûts causée par les …… syndicats qui ont provoqué une grève pour emmerder les citoyens et pouvoir faire le travail en retard de neuf mois à temps double et triple (horaires de travail de 60 heures et plus). De plus, le village Olympique a rapporté des centaines de millions en location (résidences et bureaux) de 1976 jusqu’en 98 où il fut vendu pour 65$ millions et dont la Ville de Montréal bénéficie des taxes foncières depuis.

En ce qui concerne le toit, les péquoistes ont octroyé plusieurs contrats à Lavalin, chaque fois à coup de centaines de millions pour ne rien faire en bout de ligne alors que des firmes étrangères pouvaient effectuer le travail, dont les Allemands sont les plus grands experts de la planète pour ce type de travaux depuis le début des années 60.

Si les péquoites ont bien voulu s’enfarger pour remplir les poches de leur grand mécène, Bernard Lamarre, fondateur et président de Lavalin durant 3 décennies il faudrait sans doute recouvrir l’ouvrage au plus sac…. et en faire profiter la population et cesser de chialer.

Le coût de construction du stade fut de 839$ millions. Au delà du stade il y a les installations olympiques qui servent au biodôme, le nouveau planétarium, le stade Saputo alors que les Expos étaient forts heureux de s’en servir de 77 à 2004.

Roger Taillibert a raison. Avec le stade olympique, il a produit une très belle oeuvre architecturale. Sur le plan du design, je trouve que le stade a bien vieilli. Il est superbe à voir à partir de certaines avenues comme Mont-Royal. C’est (encore une fois) le Parti libéral du Québec qui a perdu le contrôle du chantier, rongé par la corruption venant autant de la mafia italienne (qui possédait certaines entreprises) que des syndicats.

Un peu d’histoire si vous le voulez. Le dépassement des coûts dû à la grève s’éleva à 262$ millions (en dollars de mars 1976) sur le coû total de 770$ millions pour le parc olympique en entier. Le 1.2$ milliard provient du service de la dette causée par les taux faramineux des années 78 à 83. Ce sont les libéraux de monsieur Bourrassa qui ordonnèrent une enquête en 1986 lors de la reprise du pouvoir sur la construction du Village Olympique et de l’aménagement du site qui réussis à récupérer 340$ millions en 1998, deux années après son décès.

L’enquête porta aussi aux nombreux contrats octroyés à Lavalin par les péquoistes au coût total de près de 370$ millions en moins de 10 ans et leur main mise sur la Régie des installations olympiques, dont le C.A. ainsi que la direction était truffé des petits namis du PQ.

Si vous désirez voir comment se construit un toit veuillez consulter le page du Stade de Munich, construit pour les olympiques de 1972, si vous êtes d’un âge à vous rappeler le pavillon de l’Allemagne de l’Expo 67, vous vous rappellerez que ce type de structure n’est vraiment pas nouvelle.

Stade de Munich https://en.wikipedia.org/wiki/Olympic_Stadium
Pavillon de l’Allemagne lors de l’Exposition de 67 http://expo67.morenciel.com/fr/pavillons/allemagne.php

Le secret le mieux gardé des Jeux de Montréal c’est qu’ils se sont soldés par un surplus de 138 millions, soit plus d’un demi-milliard en pesos justinos.
Et ce à une époque où les jeux n’étaient pas commandités.
C’est extraordinaire.

J’aimerais bien comprendre ce que vous entendez par « les jeux » car il y a une différence entre l’événement et les installations qui en dépendent.