OTTAWA – L’ancien ministre conservateur Tony Clement devrait annoncer mardi qu’il se lance officiellement dans la course pour remplacer son ancien patron, Stephen Harper.
Ce vieux routier de la politique en serait à sa troisième course à la direction d’un parti conservateur. Président du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en 1990, il avait été élu député à l’Assemblée législative en 1995. Ministre de 1997 à 2003, il est arrivé troisième au premier tour dans la course pour remplacer Mike Harris en 2002.
Lorsque les conservateurs ont été chassés du pouvoir par les libéraux de Dalton McGuinty en Ontario, M. Clement a refait surface à Ottawa en 2003, cette fois dans la course à la direction du nouveau Parti conservateur fédéral, né de l’union de l’Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur du Canada.
Battu par Stephen Harper, il sera ensuite élu député fédéral en 2006, et aussitôt nommé ministre. Il héritera tour à tour des portefeuilles de la Santé, de l’Industrie et du Conseil du Trésor, pendant les neuf ans des gouvernements Harper.
Aujourd’hui âgé de 55 ans, il est l’un des deux porte-parole de l’opposition en matière d’affaires étrangères, un rôle qu’il assume avec beaucoup d’enthousiasme et de conviction.
M. Clement rejoint dans la course à la direction du Parti conservateur le député et ancien ministre québécois Maxime Bernier, l’ex-ministre Kellie Leitch et le député ontarien Michael Chong. Mais plusieurs autres «candidats prestigieux» seraient intéressés par le poste, comme les anciens ministres Peter MacKay et Lisa Raitt, et Kevin O’Leary, notamment de l’émission «Dragons’ Den».
C’est dans la circonscription de Muskoka, celle du ministre Clement, qu’avait eu lieu le sommet du G8 en 2010, et le vérificateur général avait conclu que le député n’aurait pas dû «détourner» 50 millions $ en subventions fédérales pour des infrastructures diverses, notamment un pavillon de jardin.
M. Clement avait aussi été un ardent partisan de l’abolition du formulaire détaillé de recensement, et il avait adopté la ligne dure lors des négociations avec les employés du secteur public. Plus récemment, il a soulevé l’ire de certains collègues conservateurs en semblant soutenir le Brexit, alors que le gouvernement Harper a obtenu de haute lutte en 2015 un accord de libre-échange avec l’Union européenne.