Toronto ne pourra implanter des péages sur ses deux autoroutes métropolitaines

TORONTO – Le gouvernement de l’Ontario refuse de permettre à la Ville de Toronto d’implanter des péages sur ses deux autoroutes métropolitaines, mais il promet d’aider davantage les municipalités pour leurs transports en commun.

Kathleen Wynne refuse de faire porter le fardeau de péages routiers sur le dos d’Ontariens qui se plaignent déjà de factures d’électricité trop élevées — à moins d’un an et demi des prochaines élections générales. La première ministre libérale soutient que l’offre des transports publics doit d’abord être améliorée avant d’imposer par exemple des péages sur les autoroutes métropolitaines, afin que les voyageurs aient un véritable choix devant eux.

Le maire de Toronto, John Tory, proposait en novembre dernier un tarif de 2 $ pour emprunter les autoroutes métropolitaines Gardiner et Don Valley, mais ce projet avait connu une vive opposition. Des experts soutenaient que ces péages sur des autoroutes métropolitaines créeraient un précédent positif au pays, mais les villes de banlieue et des travailleurs qui font la navette étaient vivement opposés à ce projet.

Mme Wynne promet plutôt qu’à compter de 2019, la part de la taxe sur l’essence qui est remise aux municipalités passera graduellement de deux à quatre cents le litre, jusqu’en 2021. Le gouvernement promet par ailleurs de ne pas hausser cette taxe à la pompe payée par les automobilistes.

L’Ontario verse actuellement 335 millions $ de cette taxe à une centaine de municipalités pour leurs transports publics; cette somme pourrait atteindre 642 millions $ en 2021-2022, estime-t-on.

Le maire Tory croit que Toronto tirerait alors 170 millions $ de plus par année grâce à cette annonce, ce qui est bien loin des 200 à 300 millions $ de recettes supplémentaires qu’il espérait réaliser avec les péages.

«Queen’s Park devrait arrêter de nous traiter — de me traiter — comme un petit garçon en culottes courtes qui vient quémander des faveurs alors que les outils sont déjà inscrits dans la charte (modifiée) de la Ville (…) moteur économique de la province», a déploré le maire Tory.

De son côté, l’Association des municipalités de l’Ontario s’est réjouie que la portion de la taxe sur l’essence versée aux villes qui disposent de transport en commun soit haussée. Mais elle s’inquiète pour les 345 autres municipalités, qui sont aux prises avec d’autres problèmes d’infrastructures.

La première ministre semble avoir envisagé sérieusement un certain temps l’idée de péages à Toronto, mais les deux partis d’opposition étaient contre. Le chef progressiste-conservateur, Patrick Brown, s’est même attribué le mérite de la décision de Mme Wynne, vendredi.

La cheffe néo-démocrate, Andrea Horwath, a quant à elle demandé que les municipalités puissent bénéficier de la hausse de leur part sur la taxe à la pompe bien avant 2021 — et pas, non plus, seulement après le scrutin de 2018.