MONTRÉAL — Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé mercredi en fin de journée que toutes les régions du Québec se retrouveront le 8 mars au palier d’alerte orange, à l’exception du Montréal et de ses régions voisines qui resteront en zone rouge.
Les Québécois qui habitent en Estrie, et dans les régions de la Mauricie-et-Centre-du-Québec, de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, retrouveront donc une vie un peu plus normale dès lundi.
Ce changement est possible car la situation épidémiologique de ces régions s’est stabilisée et qu’il y a désormais une marge de manoeuvre, a dit le premier ministre mercredi.
Environ 40 % des Québécois seront donc en zone orange à partir de lundi.
Le chef du gouvernement avait déjà laissé entendre que des allégements aux mesures sanitaires étaient possibles au retour de la relâche scolaire. C’est maintenant chose faite.
Montréal, Laval, la Montérégie, Lanaudière et les Laurentides demeureront au palier d’alerte maximal rouge: leurs habitants doivent — encore — faire preuve de patience et attendre leur tour.
«On ne peut pas changer la couleur, par prudence», a expliqué M. Legault, qui s’attend à y voir une hausse du nombre de cas de COVID-19 et d’hospitalisations dans les prochaines semaines en raison de la présence du variant britannique, plus contagieux que la souche de base.
Dans l’une des projections de la propagation que le gouvernement a consultées, on voit à la mi-avril une hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens à 2000, et même à 3000, ainsi que de 1500 à 2000 personnes hospitalisées, «comme on avait au mois de janvier», a expliqué le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Pour les régions qui viennent de passer au palier orange, il n’y a toutefois pas de garantie qu’elles pourront y rester, a indiqué le directeur national de santé publique, Horacio Arruda. Il insiste: il y a des «assouplissements», mais il ne faut pas voir de «relâchement». Le mois qui s’en vient demeure risqué, a renchéri M. Legault, car les aînés ne sont pas tous vaccinés.
La Santé publique a rejeté un scénario dans lequel les régions seraient fragmentées, avec un secteur en zone rouge et un autre en zone orange. Notamment parce que ce sont les mêmes hôpitaux qui desservent tous ces secteurs d’une région.
Un peu d’air, même en zone rouge
Mercredi, le premier ministre a également annoncé la reprise des activités parascolaires le 15 mars partout au Québec. «Ça va faire du bien aux jeunes», a-t-il affirmé. Cela vise le sport et même les sorties scolaires.
Alors que les cas de variants à Montréal ont en majorité été transmis en milieu scolaire, les autorités ont été questionnées mercredi sur la logique de permettre le sport justement à ces endroits.
«Le risque zéro n’existe pas», a rétorqué M. Arruda, soulignant que l’intention du gouvernement est de donner un peu d’air aux jeunes, en mesurant les risques et les bénéfices. On ne veut pas perdre les gens en étant trop stricts, a-t-il ajouté.
Le premier ministre a par ailleurs fait savoir que les discussions se poursuivaient entre la ministre Isabelle Charest et les fédérations sportives dans le but de présenter la semaine prochaine un plan de déconfinement progressif dans le secteur du sport.
La santé publique est aussi en train d’évaluer si certaines régions ne pourraient pas d’ailleurs basculer en zone jaune, avec très peu de restrictions. Le premier ministre espère de plus pouvoir rouvrir les salles de spectacles en zone rouge dans les prochaines semaines. «Donc, préparez-vous», a-t-il lancé à l’attention des théâtres et autres entreprises de spectacles.
Balises de la zone orange
En zone orange, le couvre-feu commence à 21h30 — plutôt qu’à 20h, comme c’est le cas ailleurs dans la province.
Les restaurants et les centres de conditionnement physique sont ouverts, avec quelques restrictions, tout comme les salles à manger des résidences pour aînés, ainsi que les salles de spectacles — des lieux encore inaccessibles au palier rouge.
Les sports individuels, en duo ou avec la bulle familiale, sont permis à l’intérieur en zone orange, et les activités extérieures peuvent être faites à huit, plutôt qu’à quatre comme c’est le cas en zone rouge.
Le couvre-visage est obligatoire en tout temps à l’école pour les élèves de 5e et 6e année, mais pas pour les plus jeunes.
Le nombre de personnes qui pourront se rassembler dans les lieux de culte passera de 25 à 100 en zone orange, a annoncé mercredi le premier ministre.
Les rassemblements à la maison comme au chalet, ainsi que les bars, demeurent toutefois interdits, peu importe la zone.