Transports Canada lance une étude sur la sécurité des passages à niveau

OTTAWA – Le ministère fédéral des Transports veut que des experts d’une université ontarienne étudient la sécurité des passages à niveau.

Cette demande d’examen est fait suite à une collision mortelle survenue la semaine dernière à Ottawa, lors de laquelle un autobus d’OC Transpo a percuté un train de passagers de Via Rail. Six personnes sont mortes et plus de 30 ont été blessées lors de l’accident, après que l’autobus eut fracassé une barrière de sécurité.

L’étude d’une durée de deux ans, qui coûterait 120 000 $, tentera de déterminer s’il existe de meilleures méthodes pour évaluer les dangers potentiels des passages à niveau.

L’examen portera également sur l’efficacité du logiciel GradeX, utilisé par les inspecteurs pour évaluer les risques à ces passages. Il tentera aussi d’identifier des façons d’y améliorer la sécurité.

Selon l’appel d’offre publié lundi, détaillant l’étude à entreprendre, GradeX est «un outil d’aide à la prise de décision unique et personnalisé qui est mis à la disposition des inspecteurs de la sécurité ferroviaire pour évaluer les risques aux passages à niveau et cerner les stratégies d’amélioration de la sécurité économiques».

Les chercheurs se pencheront sur les données historique concernant les collisions ferroviaires à des passages à niveau canadiens, enquêteront sur les façons d’empêcher de futurs accidents, et détermineront combien il en coûtera pour mettre en place les nouvelles mesures de sécurité.

«L’objectif ultime est de réduire les taux de blessures et de décès aux passages à niveau», souligne le document.

Le ministère a publié un Préavis d’adjudication de contrat (PAC) pour indiquer son intention d’attribuer le contrat à l’Université de Waterloo parce qu’elle est «la seule équipe connue en Amérique du Nord qui possède les connaissances et l’expertise dans ce domaine d’études très spécialisé».

«L’équipe de recherche est composée de chercheurs nouveaux et reconnus qui possèdent une grande expertise dans les domaines de la sécurité routière et ferroviaire. Ils travaillent sur les enjeux liés aux passages à niveau rail-route depuis plus d’une décennie et ils se sont forgé une réputation au Canada et à l’échelle internationale», ajoute-t-on dans le PAC.

Un PAC permet à d’autres universités ou firmes croyant répondre aux critères de l’étude de déposer leur candidature pour obtenir le contrat. Elles ont jusqu’au 9 octobre pour s’inscrire.

Avant même que l’étude ne soit complétée, de nouvelles normes en matière de sécurité ferroviaire devraient être en place. Ces normes doivent être dévoilées «cette année», a dit cette fin de semaine la ministre des Transports Lisa Raitt.

Cependant, l’enquête sur la collision à Ottawa se porte désormais sur l’autobus.

Vendredi, des enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports ont fait savoir que les barrières, les lumières et les avertisseurs sonores au passage à niveau du sud-ouest de la capitale fonctionnaient normalement et avaient été activés 47 secondes avant l’impact.

L’équipage du train a également appliqué les freins d’urgence, mais seulement deux secondes avant l’accident. Les machinistes n’ont pas activé le sifflet du train, puisque cela est interdit en vertu d’un règlement municipal dans la zone.

Mme Raitt a semblé laisser quelques problèmes de sécurité entre les mains du secteur ferroviaire et des autres ordres de gouvernement, disant samedi que les nouvelles normes détailleraient la façon dont le privé et les municipalités ou les provinces détermineraient «le niveau adéquat de sécurité» aux passages à niveau.