Trois policiers de Toronto acquittés d’avoir agressé sexuellement une collègue

TORONTO — Trois policiers de Toronto qui étaient accusés d’avoir agressé sexuellement une collègue après une soirée bien arrosée ont été acquittés, mercredi, la juge exprimant des doutes sur la crédibilité du témoignage de la plaignante.

Leslie Nyznik, Joshua Cabero et Sameer Kara avaient nié leur culpabilité pour des événements allégués qui se seraient produits il y a deux ans et demi, le 17 janvier 2015.

L’agent Nyznik, le seul accusé qui a témoigné au procès, a juré que c’est la policière qui avait eu l’idée de se retrouver dans la chambre de deux de ses collègues, et qui avait ensuite initié les relations sexuelles avec les trois hommes.

La plaignante, qu’on ne peut identifier en vertu d’une ordonnance du tribunal, a raconté qu’elle avait pris plusieurs verres pendant cette soirée et qu’elle s’était sentie impuissante, incapable de parler, lorsque les trois hommes ont eu avec elle des relations sexuelles contre son gré.

La juge Anne Molloy a rappelé que dans cette affaire, tout tenait à la crédibilité et à la solidité du témoignage de la présumée victime. Or, la juge a estimé que ce témoignage comportait des lacunes et même des contre-vérités. En vertu de ce doute raisonnable, elle a conclu qu’elle ne pouvait prononcer un verdict de culpabilité contre les trois hommes.

Soirée de bienvenue

Pendant le procès, l’agent Kara a raconté que la collègue avait été invitée à une soirée où les vétérans offrent la tournée à une recrue. Les agents Kara et Nyznik avaient réservé une chambre à l’hôtel et avaient déjà commencé à prendre un verre au bar de l’endroit en après-midi. Les trois coaccusés ont ensuite retrouvé d’autres collègues dans un bar vers 18 h, et la plaignante est arrivée vers 21 h. 

Les versions divergent pour la suite des événements. La plaignante a d’abord soutenu au procès qu’elle avait accompagné à pied l’un des coaccusés dans un bar de danseuses nues; en contre-interrogatoire, elle a finalement admis qu’elle avait plutôt pris un taxi, attribuant à l’alcool ce problème de mémoire. 

La plaignante a ensuite déclaré que vers minuit, elle s’était retrouvée dans une chambre d’hôtel avec les trois coaccusés, perdant parfois conscience. Elle soutient qu’elle était alors à la merci des trois policiers, qui ont eu tour à tour des relations sexuelles avec elle sans son consentement. Elle croit qu’elle a été droguée ce soir-là, mais ne peut déterminer comment, quand ou par qui.

L’agent Nyznik, de son côté, a témoigné que la plaignante ne semblait pas intoxiquée et que c’est elle qui avait initié avec ses trois collègues les relations sexuelles.