EDMONTON — Un élève du secondaire résidant à Edmonton, en Alberta, a décidé de creuser autre chose que ses méninges pour un projet scolaire portant sur la vie des soldats durant la Première Guerre mondiale.
Plutôt que de se contenter d’écrire une dissertation, Dylan Ferris a creusé une tranchée dans sa cour arrière, a emprunté une réplique d’uniforme à un musée local et a même dormi dehors par des températures glaciales.
L’idée, c’est d’expérimenter ce que les soldats ont vécu sur le front et de comprendre les sacrifices qu’ils ont faits.
«Ma mère n’était pas très enthousiaste parce que c’est l’endroit où se trouve son potager. Ou plutôt, où se trouvait son potager puisque maintenant, c’est un trou», raconte Dylan.
Membre des cadets de l’air, l’adolescent de 15 ans a visité le Mémorial national du Canada à Vimy l’an dernier dans le cadre de la cérémonie soulignant le 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy.
Pour convaincre sa mère de le laisser creuser la tranchée, Dylan a dû utiliser plusieurs tactiques, dont lui proposer des projets encore plus fous.
Une fois l’approbation maternelle obtenue, il lui a fallu réchauffer le sol gelé avec une chaufferette au propane prêtée par un proche avant de prendre la pelle.
Malgré le froid, la tranchée demeure boueuse.
Dylan compte profiter de la relâche scolaire pour passer 24 heures d’affilée dans sa tranchée. Il y est déjà resté six heures dimanche dernier, emmitouflé dans un vieux sac de couchage, un sac de sable en guise d’oreiller. Pour ajouter un peu de réalisme à l’expérience, l’un de ses amis, qui dormait dans une roulotte tout près, lui a lancé des boules de boue afin de le forcer à rester tapi.
Même s’il dit aimer lire dans la tranchée durant la journée, l’adolescent reconnaît que les lieux prennent un air sinistre une fois la nuit tombée, lui donnant un aperçu de ce que les soldats ont pu vivre il y a un siècle.
«Je ne pense pas que ce soit représentatif, mais pendant que j’y étais, j’ai compris qu’il y avait un gros fond de vérité dans plusieurs chansons datant de cette guerre, qui parlent du désir de rentrer chez soi», indique Dylan.
«C’est froid, c’est humide et on s’y sent misérable. Et vous savez, la maison est juste à côté. Je crois que c’est ça, en fait, l’envie de retourner à la maison. Même lorsqu’elle est juste là.»
L’adolescent espère avoir une bonne note pour son projet… et pouvoir conserver sa tranchée tant que sa mère ne réclamera pas le retour de son potager.