Un ancien organisateur de Peter MacKay poursuit Erin O’Toole pour diffamation

OTTAWA — L’organisateur conservateur expressément nommé par Erin O’Toole dans une plainte pour vol de contenu Zoom, il y a plus de deux ans, poursuit l’ancien chef et exige des excuses, affirmant que sa réputation a été ternie. 

Jamie Lall était un organisateur à Calgary pour Peter MacKay lors de la campagne à la chefferie en août 2020; M. MacKay était finalement arrivé deuxième derrière Erin O’Toole.

Cet été-là, M. O’Toole a écrit sur Twitter que son équipe de campagne déposait une plainte à la police. Il soutenait alors que le camp MacKay avait volé «des données et une stratégie confidentielles», y compris des enregistrements de visioconférences sur Zoom avec des membres du parti. 

Dans le gazouillis, M. O’Toole a alors nommé expressément M. Lall comme celui qui avait obtenu les informations de connexion utilisées pour télécharger les informations — une allégation qu’il continue de nier.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a confirmé l’année dernière que deux personnes avaient été accusées dans cette affaire — mais on ne mentionnait pas M. Lall. Or, la porte-parole de la GRC Robin Percival a confirmé que l’enquête était depuis terminée et que le dossier était clos.

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne, M. Lall a soutenu que l’accusation portée contre lui pèse «comme un nuage noir» au-dessus de sa tête. 

«Vous êtes maintenant connu comme ‘le gars qui a piraté des comptes et des vidéos Zoom’. Vous êtes toujours en train de nier (…) C’est dur. Ça laisse des traces.»

En août dernier, M. Lall a intenté une poursuite de 2 millions $ contre M. O’Toole et d’autres membres de son équipe de campagne qui, selon des documents judiciaires, doivent comparaître pour un interrogatoire en juin.

Dans sa poursuite, M. Lall allègue que pendant la campagne, il a accepté de participer à une conférence téléphonique avec plusieurs membres de l’équipe O’Toole qui, selon lui, l’ont «menacé et intimidé» pour leur fournir des détails sur la fuite.

Menaces ?

Une déclaration de défense déposée par M. O’Toole et des membres de son ancienne équipe de direction confirme qu’ils ont participé à un tel appel concernant cette fuite, mais ils nient les allégations selon lesquelles ils l’auraient menacé.

Le document de la défense indique que M. Lall devrait pouvoir présenter une «preuve solide» que les interactions se sont déroulées comme il le prétend. Ils demandent au tribunal de rejeter la plainte.

Clarissa Schurter, porte-parole de M. O’Toole, a déclaré que l’affaire était «vigoureusement défendue» et que l’ancien chef conservateur ne ferait aucun commentaire.

Le député ontarien, qui a été évincé de la direction du parti au début de 2022, devrait se retirer de la politique en juin, à l’ajournement des travaux aux Communes. 

En plus des dommages et intérêts pour diffamation, M. Lall exige des excuses et une rétractation. Il assure que c’est essentiellement ce qu’il veut, soulignant que son nom était le seul cité dans la publication de l’équipe de campagne, qui n’a jamais été retirée des médias sociaux.

M. Lall soutient que tout ce qu’il veut, c’est que quelqu’un admette qu’une erreur s’est produite – «ou même juste un appel téléphonique, disant simplement: ‘Nous nous sommes trompés’».

Dans sa déclaration, la défense indique que l’équipe de communication de la campagne O’Toole était responsable de la publication qui citait M. Lall sur Twitter, et qu’aucune des personnes visées par la poursuite en diffamation n’a été impliquée dans sa rédaction.

Même là, M. O’Toole et son ancien personnel de campagne soutiennent que cette publication «n’a ni blessé ni causé du tort» à M. Lall. Ils allèguent que ce sont plutôt les actions antérieures de l’organisateur, sur des questions sans rapport avec la fuite, qui auraient porté atteinte à sa réputation. Ils qualifient donc d’«exagérées» ses affirmations selon lesquelles la publication sur Twitter a joué un rôle dans la façon dont il est perçu.

Aucune des allégations contenues dans la poursuite ou dans la déclaration de la défense n’a été prouvée en cour.

L’avocat de M. Lall, Aryan Sadat, affirme que l’affaire progresse et qu’il aura l’occasion d’interroger les personnes visées par la poursuite à Calgary, à partir du 7 juin.

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