VANCOUVER — L’accélération des actions concrètes pour faire face à la crise climatique nécessite un «changement de paradigme» dans la manière dont les décisions sont prises et dont les financements sont distribués afin de responsabiliser la société civile, estime le PDG du Fonds pour l’environnement mondial, dont l’assemblée s’est déroulée cette semaine à Vancouver, en Colombie-Britannique.
Carlos Manuel Rodriguez a déclaré que la nécessité d’accélérer l’action est plus urgente que jamais, et qu’il faut inclure les jeunes, les femmes, les peuples autochtones et d’autres personnes souvent marginalisées dans les négociations internationales et l’élaboration des politiques sur le climat.
«La crise du climat et de la biodiversité n’est pas quelque chose qui va se produire plus tard au cours de ce siècle, dans 25 ans», a souligné M. Rodriguez.
«Il existe un consensus selon lequel si nous n’intégrons pas la société civile et le secteur privé, nous n’aurons pas le temps d’être vraiment sur la bonne voie en matière de climat et de biodiversité», a ajouté l’ancien ministre de l’Environnement du Costa Rica.
Des politiciens et des dirigeants environnementaux de plus de 180 pays se sont engagés à accélérer l’action contre les changements climatiques et la perte de biodiversité lors de l’assemblée du Fonds pour l’environnement mondial, la septième depuis le lancement de son organisation en 1991.
L’organisation gère une série de fonds visant à aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs climatiques, tels que ceux établis par l’Accord de Paris, qui fixe l’objectif de limiter le réchauffement climatique à «bien en dessous» de deux degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
Le Fonds pour l’environnement mondial a jusqu’à présent travaillé principalement avec des dirigeants politiques. Mais pour répondre aux triples crises du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, il faut une approche plus inclusive, «associant l’ensemble de la société», a fait valoir M. Rodriguez.
Le premier ministre Justin Trudeau s’est adressé à l’assemblée avant la clôture de l’événement vendredi, affirmant que le Canada connaît la pire saison d’incendies de forêt de son histoire et que «le changement climatique est au cœur de cet épisode».
«Aucun pays, aucun peuple ne peut plus prétendre que ce qui se passe ou ne se passe pas à l’autre bout du monde ne lui importe pas», a déclaré M. Trudeau.
Le ministre de l’Environnement et du Changement Climatique Steven Guilbeault a également affirmé que les incendies de forêt qui ont contraint des dizaines de milliers de personnes à quitter leur domicile constituent un «rappel indésirable de la nécessité d’agir ensemble de toute urgence».
«Le changement climatique auquel nous assistons est de un degré Celsius, a-t-il déclaré, faisant référence au niveau de réchauffement déjà survenu depuis la révolution industrielle. Je ne veux pas voir un monde où nous atteindrons les deux degrés Celsius.»