Un chef de police en Saskatchewan prend sa retraite après une négligence révélée

PRINCE ALBERT, Sask. — Un chef de police en Saskatchewan a annoncé jeudi qu’il prenait sa retraite après qu’un rapport a révélé de la négligence de la part de certains de ses agents dans un dossier de violence conjugale impliquant la mort d’un bébé.

Le directeur du service de police de Prince Albert, Jonathan Bergen, a mentionné qu’il est incapable d’accepter les responsabilités nécessaires pour rester en poste et qu’il a pris cette décision «dans l’intérêt supérieur» du corps policier.

Il a ajouté avoir toujours été ouvert à la critique et à ce que son travail soit observé à la loupe.

«Toutefois, ce à quoi je ne m’attendais pas, de la part de mon service et de la communauté, c’est le niveau d’attaques personnelles agressives et de menaces de mort envers mon équipe de direction et moi-même», a-t-il déploré.

Le service de police de Prince Albert a été critiqué pour plusieurs incidents survenus au cours des dernières années. L’un d’eux a été le meurtre de Tanner Brass, âgé de 13 mois, dont le décès a fait l’objet d’un rapport rendu public jeudi par la Commission des plaintes du public.

Le matin du 10 février 2022, Kyla Frenchman, la mère du tout-petit, a appelé le 911 pour mentionner que le père de son enfant était en état d’ébriété et qu’il l’avait agressée.

Deux agents sont arrivés six minutes plus tard et ont parlé avec la mère à l’extérieur de la maison. Elle leur a raconté que le père était en état d’ébriété et qu’il l’avait poussée en bas de quelques marches.

La mère a ajouté qu’elle souhaitait simplement récupérer son fils et ses vêtements. Un chauffeur devait passer la prendre avec son enfant.

Les policiers se sont alors dirigés vers la porte d’entrée et le père est venu à la fenêtre, mais il a refusé d’ouvrir la porte. Les agents impliqués ont indiqué plus tard qu’ils pensaient que l’homme ne semblait pas en état d’ébriété et que la mère ne voulait pas porter plainte pour voies de fait.

Les agents ont donc déterminé qu’ils n’avaient pas le pouvoir d’entrer dans la maison ni de motifs pour arrêter le père, indique le rapport. Ils sont restés à l’extérieur de la maison pendant 13 minutes et n’ont pas tenté de surveiller l’enfant.

Toutefois, cinq heures plus tard, un homme a appelé le 911 pour avouer qu’il avait tué son bébé.

Le rapport de la Commission des plaintes du public a conclu que les deux officiers avaient négligé leur devoir dans ce dossier, qu’ils avaient le pouvoir d’entrer dans la maison et qu’ils auraient été justifiés d’aider la mère à récupérer ses affaires et le garçon.

«Les circonstances du matin du 10 février 2022 équivalent à un incident tragique et potentiellement évitable», selon le rapport.

«(Tanner) était, à tout moment pertinent, vulnérable et en danger alors qu’il se trouvait à l’intérieur de la résidence avec (son père).»

Michelle Ouellette, la présidente de la commission, a transmis la responsabilité au chef de la police d’imposer les sanctions appropriées.

M. Bergen, cependant, a fait savoir que «par souci d’intégrité», toute mesure disciplinaire devrait être gérée par un nouveau chef de police.

Le père du garçon, Kaij Brass, a été accusé de meurtre au deuxième degré et son procès est prévu pour l’année prochaine.

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