Quelque 200 personnes ont été évacuées à Beauceville à la suite d’un embâcle qui a fait sortir la rivière Chaudière de son lit jeudi soir, inondant une cinquantaine de propriétés et rendant l’accès au centre-ville précaire.
Aucun avis de réintégration n’avait été émis par les autorités municipales vendredi soir, selon le directeur général de la municipalité, Félix Nunez.
Les pompiers de Beauceville analyseront l’état des demeures samedi matin, notamment pour vérifier si les boîtes électriques ont été en contact avec de l’eau, ce qui représente un risque important d’incendie.
Le niveau de l’eau diminuait toutefois au rythme de deux à quatre centimètres à l’heure et les autorités étaient confiantes de voir la situation se résorber à court terme.
«Si tout va bien, on espère que la rivière va reprendre son cours au courant des prochaines 24 heures, voire d’ici demain (samedi)», a déclaré Félix Nunez.
«C’est le temps qui est notre meilleur ami», a ajouté la mairesse suppléante, Marie-Andrée Giroux.
«Dès que l’eau va regagner la rivière, on va pouvoir dégager les glaces et (rétablir) la circulation», a-t-elle précisé.
Les mesures d’urgence avaient été déployées dès 23h00 jeudi soir dans le centre-ville, où la circulation routière a dû être détournée en raison de l’eau et des glaces ayant envahi le secteur.
Les écoles situées sur le territoire de Beauceville ont été fermées pour la journée, de même que certains commerces.
Un comité des mesures d’urgence formé d’employés municipaux a été mis sur pied.
Les autorités locales ont expliqué que l’embâcle s’étendait de façon discontinue sur une longueur de sept kilomètres.
Des équipes avaient été mobilisées dès vendredi matin pour réaliser des excavations en bordure de la rivière Chaudière, afin de permettre à l’eau de s’écouler.
Déjà, toutefois, on était à préparer les suites de ce débordement, alors qu’une rencontre avec les autorités provinciales était prévue pour discuter d’une aide financière pour les résidants et commerces touchés.
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, doit se rendre sur place samedi matin pour constater l’ampleur des dégâts, les travaux en cours sur la rivière Chaudière et discuter de la suite des choses avec les autorités en place.
Ailleurs, la Sécurité civile gardait un oeil attentif sur plusieurs cours d’eau au sud du Saint-Laurent, où les fortes pluies ont provoqué une hausse subite des niveaux durant la nuit de jeudi à vendredi.
À Yamaska, en Montérégie, une dizaine de résidences avaient été isolées par la crue de la rivière Yamaska, où un amoncellement de glace a fait sortir plusieurs blocs de glace du lit de la rivière. Personne n’a été évacué cependant et le niveau de l’eau était à la baisse vendredi.
À Sherbrooke, les autorités municipales avaient émis une pré-alerte jeudi soir, mais la rivière Saint-François s’était stabilisée et son niveau était à la baisse vendredi.
La rivière Châteauguay a également été source de préoccupation, alors qu’un embâcle a dû être défait à la hauteur d’un pont à Huntingdon et qu’un amoncellement de glace était également sous surveillance à Châteauguay même.
Ailleurs, on se préoccupait également d’embâcles et du niveau élevé de la rivière l’Acadie à Carignan, de la rivière aux Brochets à Pike River et de la rivière Noire à Sainte-Cécile-de-Milton.