MONTRÉAL — Un forum aura lieu en janvier afin de se pencher sur la lutte contre les violences armées qui sévissent depuis plusieurs mois à Montréal.
L’initiative est celle de la Ville de Montréal et de son service de police. L’événement rassemblera sur deux jours, les 26 et 27 janvier, divers intervenants des milieux communautaires et institutionnels, comme des écoles.
Le but de cette démarche est de penser «à l’extérieur de la boîte, pour avoir des actions concertées sur le terrain», ainsi que de mieux comprendre ce qui se passe avec les réseaux criminels, a mentionné la mairesse Valérie Plante, lundi en conférence de presse.
«C’est sûr que ce n’est pas le forum qui va faire en sorte que demain matin ça va baisser ou qu’il n’y aura plus d’incidents impliquant des armes à feu. Mais étant donné que tout le monde est d’accord pour dire que le réseau de criminels a changé entre avant la COVID et maintenant, je pense qu’il faut qu’on réfléchisse collectivement», a-t-elle affirmé.
Le directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal, Vincent Richer, a parlé d’une «démarche de prévention» pour agir sur les «bons individus» pour éviter qu’ils se dirigent vers la violence armée.
«Si on veut s’attaquer à cette culture de violence, il faut aller dans des raisons plus profondes du phénomène. Et puis pour s’attaquer à une culture de violence, ça prend la participation de plusieurs acteurs. Par exemple, dans l’identification des sujets qui sont à risque, des événements à venir», a-t-il fait valoir.
En vue du forum, la Ville de Montréal organisera en décembre une rencontre avec des acteurs communautaires et institutionnels oeuvrant auprès de jeunes à risque de violence. Il s’agira d’établir «les besoins, les défis et les bonnes pratiques des intervenants du terrain qui serviront d’assises», indique-t-on dans un communiqué.
L’annonce de ce forum survient deux semaines après le meurtre d’un adolescent de 16 ans, Thomas Trudel, atteint par balle en pleine rue dans le quartier Saint-Michel.
Ce décès s’ajoute à une série de fusillades qui secouent différents secteurs montréalais. Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont notamment mis en place des escouades pour répondre à cette flambée de violence par armes à feu.
La mairesse Plante entend continuer à faire pression sur le fédéral afin que les armes de poing soient interdites et pour un meilleur contrôle aux frontières.
D’ailleurs, environ au même moment lundi matin à Ottawa, le Bloc québécois a présenté ses propositions pour contrer le trafic d’armes illégales.
Affirmant que la majorité des armes entre les mains des groupes criminels proviennent de la frontière américaine, la formation politique souhaite la création d’une escouade mixte. Elle réunirait les forces du Québec, des autres provinces, des Premières Nations et de l’État de New York.
Les porte-parole bloquistes en matière de sécurité publique et de justice, Kristina Michaud et Rhéal Fortin, ont aussi annoncé que le parti entend déposer un projet de loi pour «établir une liste des organisations criminelles organisées».
«Une fois qu’elle va être faite, la liste, on n’aura plus à faire la preuve que telle ou telle organisation est une organisation criminelle. Et quand quelqu’un sera membre de l’organisation en question, ça constituera dès lors un crime», a expliqué M. Fortin.
Le projet de loi du Bloc québécois visera aussi à rendre plus sévères les peines concernant la possession et l’usage d’armes à feu par ces organisations criminelles.