Un groupe lié au «convoi de la liberté» veut rester dans une ancienne église

OTTAWA — Un différend entre un propriétaire d’Ottawa et un groupe vaguement associé à la manifestation des opposants aux mesures sanitaires à Ottawa l’hiver dernier sera réglé par un juge.

Un groupe se faisant appeler «Peuple uni du Canada» a élu domicile dans une église désacralisée à l’est du centre-ville d’Ottawa au cours de l’été.

Patrick McDonald, le propriétaire de la vieille église, a tenté d’expulser le groupe, alléguant qu’ils n’avaient pas payé le loyer des deux derniers mois ou respecté les termes de leur promesse d’achat de l’édifice.

Le litige a atteint des proportions caricaturales lorsque des membres du groupe vêtus de capes rouges et de gants de vaisselle ont défendu la propriété contre des huissiers et des manifestants locaux avec des pistolets à eau. 

À un moment de l’affrontement, William Komer, membre du conseil d’administration du groupe, s’est adressé à des manifestants vêtu d’une couronne faite de ruban adhésif ou de papier d’aluminium, brandissant un sceptre fait d’ordures.

Il s’est présenté comme étant Lord William de Lowertown, neveu prétendument perdu depuis longtemps de Lord Buckethead, d’une longue lignée de seigneurs de l’espace intergalactique, gardien de la comédie et berger des haineux.

Au tribunal vendredi, M. Komer, qui a évité la cape et la couronne au profit d’une chemise et d’une cravate, a demandé à la cour d’ajourner l’audience d’expulsion parce qu’ils n’avaient pas reçu les préavis nécessaires.

La juge de la Cour supérieure Sally Gomery a donné au groupe un peu plus de deux semaines pour préparer son dossier, mais a promis qu’elle mettrait de l’ordre dans la situation.

Elle a ajouté que le groupe ne doit pas entre-temps harceler les autres locataires ou le propriétaire et doit permettre aux huissiers d’afficher des avis sur la porte au besoin.

La juge a également déclaré que les propriétaires ne pouvaient pas non plus harceler le groupe se faisant appeler «Peuple uni du Canada».

«C’est tout simplement conforme aux normes d’un comportement civilisé que nous attendons de tout le monde», a déclaré la juge Gomery au tribunal.

M. McDonald et son avocat Gordon Douglas ont soutenu devant le tribunal vendredi que des membres du groupe avaient harcelé d’autres locataires du secteur.

M. McDonald a qualifié les chefs du groupe de «brigade de pistolets à eau» et a allégué qu’ils étaient entrés par effraction dans un garage fermé et en avaient pris le contenu.

Pour sa part, M. Komer nie avoir harcelé qui que ce soit et a déclaré qu’il n’était pas prévu que le groupe quitte l’église ou modifie son comportement à la suite de l’ordonnance du tribunal.

«Nous allons rester ici», a-t-il dit, ajoutant qu’ils avaient recueilli beaucoup de fonds auprès de personnes qui compatissent à leur sort.

Clayton Goodwin, PDG de la Veterans Accountability Commission, a déclaré que plusieurs membres de la communauté voient la présence du groupe à Ottawa comme une continuation du «convoi de la liberté».

«C’est le même groupe, tout le monde est lié», a-t-il déclaré lors d’une petite manifestation d’environ 10 personnes devant l’église vendredi, tenant une pancarte indiquant «L’armure de Dieu ou l’armure de la fraude».

«Nous voulons juste dire, vous n’êtes pas les bienvenus dans notre ville», a-t-il dit, accusant les membres du groupe d’être des escrocs.

L’audience d’expulsion devrait reprendre le 19 septembre.