PARIS — L’agression verbale antisémite contre un célèbre intellectuel français au cours d’une manifestation des Gilets Jaunes a soulevé l’indignation en France.
Ce nouveau débordement semble révéler une tendance inquiétante au sein d’une frange radicalisée du mouvement.
Les autorités judiciaires parisiennes ont ouvert dimanche une enquête après les propos antisémites dont a été victime Alain Finkielkraut tandis qu’il accompagnait samedi sa belle-mère chez elle, dans un quartier de la Rive Gauche, à Paris.
L’enquête portera sur «injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». Des manifestants s’en sont pris verbalement au membre de l’Académie française en lui lançant «Barre-toi à Jérusalem», «espèce de sioniste » ou « la France elle est à nous».
La scène a été filmée.
Cette agression verbale survient quelques jours après que le gouvernement a déclaré que les incidents antisémites en avaient monté en flèche en France l’an dernier. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré qu’un «poison» se propageait «comme un venin», tout en déplorant «un esprit en décomposition».
Des milliers de manifestants se sont rassemblés de nouveau dimanche à Paris pour marquer les trois mois du mouvement de protestation. La faible participation semble refléter un désenchantement croissant à l’égard du mouvement qui bénéficiait d’un fort soutien populaire à ses débuts, mais qui semble de plus en plus divisé et violent.
Alain Finkielkraut a déclaré dimanche dans deux interviews télévisées qu’il s’inquiétait de la nature changeante du mouvement qu’il avait initialement soutenu. Toutefois, il a indiqué qu’il n’était pas de son intention de porte plainte.
M. Castaner, a tweeté dimanche que le principal suspect de cette agression verbale avait été identifié sans donner de plus amples informations.