Un juge fédéral suspend l’interdiction du port d’arme à feu au Nouveau-Mexique

ALBUQUERQUE, N.M. — Un juge fédéral américain a bloqué partiellement une ordonnance de santé publique qui suspendait le droit de porter une arme à feu en public dans la plus grande région métropolitaine du Nouveau-Mexique, le tout alors que les critiques se multipliaient à l’égard des mesures prises par la gouverneure de l’État et que les divisions politiques se creusaient.

La décision rendue mercredi par le juge de district américain David Urias marque un revers pour la gouverneure démocrate du Nouveau-Mexique, Michelle Lujan Grisham, dont l’ordonnance avait été publiée en réponse à plusieurs fusillades qui ont récemment coûté la vie à des enfants, dont un garçon de 11 ans qui revenait d’une partie de baseball à Albuquerque.

Mme Lujan Grisham a imposé vendredi une ordonnance de santé publique d’urgence qui suspendait le droit de porter ou de dissimuler des armes à feu dans les lieux publics sur la base d’un seuil statistique de crime violent qui n’est rencontré qu’à Albuquerque et sa périphérie. 

Elle a néanmoins reconnu que les criminels ignoreraient cet ordre.

Les contrevenants auraient été passibles de sanctions civiles et d’une amende pouvant aller jusqu’à 5000 $ US par la police d’État. Le shérif local et le chef de la police d’Albuquerque avaient refusé d’exécuter l’ordre.

Les défenseurs du droit aux armes à feu ont déposé une série de contestations judiciaires contre cette ordonnance auprès du tribunal de district américain d’Albuquerque, alléguant une violation des droits civils en vertu du deuxième amendement de la Constitution américaine. Les républicains de la majorité législative ont demandé une procédure de destitution contre la gouverneure.

Mme Lujan Grisham est restée campée sur sa position malgré les manifestations qui ont attiré des foules sur les places publiques d’Albuquerque ces derniers jours. La gouverneure teste à nouveau les limites de son pouvoir exécutif après avoir utilisé les ordonnances de santé publique pour des confinements agressifs au début de la pandémie de coronavirus.

Des mères de famille et des anciens combattants étaient parmi les manifestants, beaucoup avec des armes de poing dans un étui sur les hanches et des fusils en bandoulière. Ils ont exprimé leurs inquiétudes quant à leur capacité à se protéger contre les crimes violents dans une ville qui a été marquée par des fusillades au volant et des incidents mortels de rage au volant.

Même les plus hauts démocrates — y compris le procureur général du Nouveau-Mexique, Raúl Torrez — ont suggéré que le temps de la gouverneure aurait été mieux utilisé pour élaborer une législation globale pour s’attaquer à ce problème.

L’Association des chefs de police du Nouveau-Mexique a déclaré que tous les agents chargés de l’application des lois de l’État partageaient les inquiétudes de Mme Lujan Grisham concernant la violence armée, mais que l’ordre n’était pas la bonne voie à suivre. L’association se joindra à d’autres pour appeler à une session législative spéciale pour lutter contre la violence armée, a indiqué le chef de la police de Farmington, Steven Hebbe.

«La réaction instinctive visant à restreindre les droits de chaque citoyen plutôt que de se concentrer sur les contrevenants qui ravagent nos communautés ne peut être justifiée», a soutenu M. Hebbe.

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