Un policier de la GRC a dû découdre de son uniforme l’écusson à «fine ligne bleue»

NICTAUX, N.-É. — La GRC en Nouvelle-Écosse a déclaré qu’un de ses agents avait retiré de son uniforme l’écusson controversé «à fine ligne bleue», après la circulation en ligne d’une photo prise lors d’un rassemblement des «combattants de la liberté».

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué que le policier répondait samedi soir, avec un collègue, à une plainte pour bruit lors d’un événement du groupe «Freedom Fighters» à Nictaux, en Nouvelle-Écosse.

Selon la GRC, l’un des policiers a payé de sa poche les frais d’admission et a accepté de se faire prendre en photo avec des membres du groupe afin «de désamorcer la situation» — parce que les policiers avaient été informés qu’ils n’étaient pas les bienvenus à cet événement.

La photo montre l’un des policiers portant sur le devant de sa veste l’écusson, qui présente un drapeau du Canada, noirci, traversé d’une fine ligne bleue — ce qui, selon la GRC, est contraire à sa politique. 

Certains considèrent cet écusson comme un signe de solidarité policière, mais d’autres y voient un symbole suprémaciste blanc.

La section de la Nouvelle-Écosse des «Freedom Fighters» fait partie d’un plus large groupe national formé d’anciens combattants et de civils qui disent «défendre les libertés des Canadiens».

Dans une réaction transmise mardi, le groupe soutient qu’il n’y avait pas eu de mésentente, ni de risque de violence, ni de discussions animées entre participants de l’événement. Ils ont décrit les policiers qui sont intervenus comme étant amicaux, polis et même joviaux par moments.

«À la blague, un membre a mentionné que l’événement était accessible par un don et a suggéré aux policiers de contribuer à la campagne de financement», a indiqué le groupe.

«Sans hésitation, l’un des policiers a sorti un billet de dix dollars et l’a remis à un membre en guise de don. À ce moment, le membre a demandé s’il pouvait prendre une photo avec le policier. Au moment de leur départ, les policiers ont été invités à revenir après leur quart de travail pour participer à l’événement», a ajouté l’organisation.

Certains policiers un peu partout au pays ont été critiqués pour avoir porté cet écusson sur leur uniforme. En juillet dernier, le Service de police de Charlottetown a publiquement présenté ses excuses après la diffusion en ligne d’une image d’un de ses agents portant cet écusson.

En juin, le festival de fanfares militaires «Royal Nova Scotia International Tattoo» a annoncé qu’il mettait fin à un partenariat avec un groupe qui offrait des billets aux anciens combattants, à la suite de plaintes selon lesquelles cet organisme utilisait le symbole.

La GRC de la Nouvelle-Écosse a tenu à préciser dans un communiqué lundi qu’elle n’était pas affiliée au groupe «Freedom Fighters».

«Les agents ont accepté de se faire prendre en photo à la demande des hommes, toujours dans le but d’éviter une escalade de la situation, indique la GRC. La photo circule en ligne sans aucune précision sur le contexte exact.

«L’un des agents sur la photo porte un écusson avec une ligne bleue mince, ce qui est contraire à la politique de la GRC. L’agent a depuis retiré l’écusson de son uniforme et son superviseur s’en est occupé.»