Un projet de 205 M$ qui réduira les GES d’ArcelorMittal à Port-Cartier

ArcelorMittal Exploitation minière Canada (AMEM) prévoit investir 205 millions de dollars à son usine de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, pour modifier un procédé qui lui permettra de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES), en plus de celles de ses clients, les fabricants d’acier.

La compagnie souhaite produire uniquement des boulettes de fer à réduction directe à compter de 2025.

Pour ce faire, ArcelorMittal doit implanter un système de flottation qui «permettra de réduire d’une manière importante la silice qui se trouve dans le concentré de fer», a expliqué le président et chef de la direction d’AMEM, Mapi Mobwano, à Glasgow, en Écosse.

L’annonce a été faite mercredi en marge du sommet de la COP26 sur le climat, en présence du premier ministre François Legault. L’entreprise va bénéficier d’une aide de Québec sous la forme d’une réduction de ses coûts d’électricité, qui représente environ 80 millions de dollars.

M. Legault estime que cet investissement envoie un signal aux autres entreprises québécoises comme quoi le gouvernement est prêt à collaborer avec elle pour la réduction de leurs GES, en offrant notamment un tarif d’électricité avantageux.

La construction de la nouvelle infrastructure entraînera autour de 250 emplois, pouvant monter jusqu’à 300, a précisé M. Mobwano. Le chantier devrait débuter à l’été 2023. Une fois les travaux terminés, vers la fin de 2025, 10 emplois permanents seront créés.

Selon ArcelorMittal, le passage vers la production de boulettes à réduction directe fera baisser dès 2025 ses émissions de GES de 200 000 tonnes d’équivalent CO2 par an, ce qui équivaut au retrait de plus de 57 600 véhicules sur les routes.

Ces boulettes de fer sont utilisées pour la production de l’acier recourant à des fournaises à arc électrique, explique-t-on dans un communiqué. Une teneur élevée en fer et une faible présence de silice sont ainsi exigées pour ce mode de production.

Les fours en arc électrique seraient d’ailleurs appelés à remplacer le système utilisant les hauts fourneaux, considéré plus polluant.

Les boulettes que produira l’usine de Port-Cartier «deviendront hautement stratégiques dans les années à venir», a indiqué M. Mobwano.

«Elles seront de plus en plus demandées par les aciéries qui se convertissent aux fours en arc électrique pour réduire leur émission de gaz à effet de serre», a-t-il ajouté.

«On s’assure avec cet investissement que l’usine de Port-Cartier est là pour longtemps puisqu’on va maintenant avoir un produit qui va être de plus en plus recherché dans le monde par les aciéries qui veulent réduire leur gaz à effet de serre», a aussi souligné M. Legault.

Il est estimé que la réduction sera de plus de 2,7 mégatonnes d’équivalent CO2 par an, correspondant au retrait d’environ 778 000 véhicules sur les routes.