HALIFAX — L’une des trois commissaires devant coordonner l’enquête publique sur la tuerie survenue en Nouvelle-Écosse en avril, Anne McLellan, annonce qu’elle se retire du processus.
L’ancienne ministre libérale fédérale de la Justice et de la Sécurité publique a informé Ottawa et Halifax de sa décision. Elle se dit tout à fait en accord avec le choix des deux gouvernements de déclencher une enquête publique, mais affirme ne pas avoir le temps de s’engager dans une telle démarche à titre de commissaire.
Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Bill Blair, et le ministre de la Justice de la Nouvelle-Écosse, Mark Furey, avait décrit Mme McLellan comme une femme dont l’expertise aiderait à analyser en profondeur les circonstances de la tragédie.
Au départ, le mandat confié à Anne McLellan et à ses co-commissaires Michael MacDonald et Leanne Fitch consistait à former un comité d’examen indépendant dont le rapport devait être remis l’an prochain.
L’annonce de la création de ce comité, dont les travaux devaient être menés derrière des portes closes, a toutefois suscité d’importantes critiques de la part des familles des 22 victimes assassinées les 18 et 19 avril. Ces proches exigeaient une enquête publique avec le pouvoir de contraindre des gens à témoigner sous serment.
Un peu moins d’une semaine après l’annonce initiale, les gouvernements ont fait volte-face et ont accédé à la demande des familles en confirmant, mardi, la tenue d’une enquête publique.
Dans une déclaration commune publiée vendredi après-midi, les ministres Blair et Furey ont réagi au retrait de la commissaire McLellan. Ceux-ci ont assuré que «l’enquête se poursuivra» et que leurs gouvernements «tiendront les Canadiens et les Canadiennes au courant de la nomination des commissaires».
Les termes précis du mandat de l’enquête publique ainsi que son échéancier n’ont pas encore été dévoilés. Selon le mandat original du comité d’expert, les gouvernements souhaitaient obtenir une analyse de l’opération policière, de la manière dont le tueur s’est procuré ses armes, des moyens utilisés pour informer le public et les procédures policières concernant les cas de violence conjugale.
Des organisations féministes réclament que l’enquête analyse la tuerie sous l’angle de la violence envers les femmes en plaidant que la tuerie a débuté par une agression du suspect contre sa conjointe.