LOS ANGELES — Une cour d’appel de Californie a déclaré mardi que Leslie Van Houten, qui avait participé à deux meurtres sous la gouverne du gourou Charles Manson en 1969, devrait être libérée sous conditions.
La Cour d’appel infirme une décision du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, qui avait rejeté en 2020 la libération conditionnelle de Van Houten, condamnée en 1971.
Sa libération conditionnelle a été recommandée cinq fois depuis 2016 par la commission. Mais toutes ces recommandations ont été rejetées par le gouverneur Newsom ou son prédécesseur, Jerry Brown.
Le procureur général de Californie, Rob Bonta, pourrait maintenant demander à la Cour suprême de Californie d’empêcher sa libération. Ni son bureau ni celui du gouverneur Newsom n’ont immédiatement répondu, mardi, aux demandes de commentaires pour savoir s’ils feraient appel.
Leslie Van Houten, aujourd’hui âgée de 70 ans, purge une peine d’emprisonnement à perpétuité pour avoir aidé Manson et d’autres disciples de la secte à assassiner Leno LaBianca, un épicier de Los Angeles, et sa femme Rosemary. Mme Van Houten avait 19 ans à l’époque.
Le gouverneur Newsom a estimé que Van Houten représentait toujours un danger pour la société. En rejetant sa libération conditionnelle, il a déclaré qu’elle avait offert une explication incohérente et inadéquate pour son implication avec Manson au moment des meurtres.
La Cour d’appel du deuxième district de Los Angeles a annulé à deux contre un la décision du gouverneur Newsom. La cour a estimé qu’il n’y avait «aucune preuve pour étayer ses conclusions» sur l’aptitude de Van Houten à la libération conditionnelle.
Les juges ont contesté l’affirmation du gouverneur selon laquelle Van Houten n’avait pas expliqué de manière adéquate comment elle était tombée sous l’emprise de Manson. La cour souligne que lors de ses audiences de libération conditionnelle, elle a longuement expliqué comment le divorce de ses parents, son abus de drogue et d’alcool et un avortement illégal forcé l’avaient conduite sur une voie qui la rendait vulnérable à l’emprise du gourou.
«Van Houten a fait preuve d’efforts de réhabilitation extraordinaires, de perspicacité, de remords, de plans de libération conditionnelle réalistes, du soutien de sa famille et des amis, de rapports institutionnels favorables et, au moment de la décision du gouverneur, avait reçu quatre octrois successifs de libération conditionnelle», ont écrit les juges.
Leslie Van Houten avait 19 ans lorsqu’elle et d’autres disciples de la secte ont poignardé à mort les LaBianca, en août 1969. Elle a admis qu’ils avaient découpé le corps de Leno LaBianca et enduit le sang du couple sur les murs.
Les meurtres sont survenus le lendemain du jour où d’autres disciples de Manson, à l’exception de Van Houten, ont tué l’actrice Sharon Tate et quatre autres personnes, dans une violence inouïe qui a semé la terreur à Los Angeles et captivé la nation américaine. Sharon Tate, mariée au réalisateur Roman Polanski, était alors enceinte de huit mois.
Charles Manson est mort en prison en novembre 2017, à l’âge de 83 ans.