MONTRÉAL — Le Cirque du Soleil renoue avec une tradition de longue date en présentant en première mondiale à Montréal son nouveau spectacle intitulé «Echo» à compter d’avril prochain. Une œuvre comportant des innovations sur les plans artistique et technologique, promet-on.
Cette 20e création sous chapiteau du groupe circassien explorera l’équilibre entre les humains, les animaux et la planète qu’ils partagent. La trame narrative reposera sur la protagoniste féminine principale, Future, une jeune fille dynamique.
Elle représente la nouvelle génération qui regarde le monde différemment, décrit la directrice de création, Chantal Tremblay. Le personnage montrera l’impact de l’activité humaine sur la Terre.
«On voit cette évolution, puis elle va rassembler un peu les humains avec les animaux. Tous ensemble, on va être capables de reconstruire ce monde-là dans lequel on veut vivre», a expliqué Mme Tremblay, en marge de l’annonce de la venue du spectacle, mardi, à Montréal.
Le public retrouvera l’univers du Cirque avec des acrobaties de haute voltige. Mais visuellement, «Echo» se distinguera des créations précédentes de l’entreprise de divertissement.
«Par notre scénographie, la couleur et le son, on est à une autre place. On est plus contemporain. Les couleurs sont amenées différemment. (Il y aura) beaucoup de voix», a évoqué Mme Tremblay en entrevue.
«J’ai l’impression qu’on arrive avec quelque chose qui est un très, très beau mélange avec beaucoup d’innovations en termes de performances humaines, mais aussi technologiques», a pour sa part affirmé le président et chef de la direction du Groupe Cirque du Soleil, Stéphane Lefebvre.
La pièce maîtresse de cette production sera un immense cube d’une hauteur équivalente d’un immeuble de deux étages. Un défi de taille pour l’équipe puisque jamais une telle structure a été installée sous un chapiteau du Cirque.
«C’est une scénographie qu’on aurait dû avoir dans un théâtre. Techniquement, on s’est poussé, mais c’est là la différence qu’on voulait faire. Le cube va jouer aussi un rôle; on le déconstruit, on le reconstruit, on va faire des performances dessus, en dedans», a détaillé Chantal Tremblay.
«Il va vivre à travers le spectacle. Il bouge, il tourne sur lui-même. Et on projette de super projections de Jerome Delapierre», a-t-elle poursuivi.
La production devait initialement être présentée au printemps 2020 à Montréal, mais la pandémie a forcé son report. La dernière année a permis de revoir la création, relate Mme Tremblay.
La production, qui compte une quarantaine d’artistes, avait pour titre en 2020 «Sous un même ciel». Le metteur en scène Mukhtar Omar Sharif Mukhtar a expliqué que le changement pour «Echo» s’est imposé pour mieux refléter la trame et le message du spectacle.
L’impact de la pandémie a été l’une des sources d’inspiration pour le metteur en scène qui habite à Las Vegas. «La manière dont les gens pensent maintenant est différente. Nous regardons la vie et nous échangeons avec les autres différemment», a-t-il mentionné par visioconférence.
Le message qu’il souhaite livrer au public par son spectacle est la nécessité pour les humains de collaborer pour développer un monde empathique.
«Record historique» de billets vendus
Le coup d’envoi pour «Echo» sera donné le 20 avril au Vieux-Port de Montréal pour ensuite une série de représentations jusqu’au 20 août, avant de partir en tournée à l’international. Les billets seront en vente dès le 17 octobre.
Le Cirque du Soleil a signé une entente de dix ans avec le Vieux-Port pour présenter de nouvelles créations ou des classiques. La première année de cette collaboration a été concluante avec «KOOZA» qui a occupé le chapiteau au cours de l’été.
Le spectacle qui roule sa bosse depuis plusieurs années a battu un «record historique» d’assistance à Montréal, selon Stéphane Lefebvre. Un total de 270 000 billets ont trouvé preneur. De quoi rassurer la direction du groupe quant à l’intérêt des Québécois pour le Cirque du Soleil, après deux ans d’absence en raison de la COVID-19.
«Il y a une relation entre le Cirque du Soleil et les gens de Montréal qui est importante. En sortant de la pandémie, j’ai l’impression que les gens avaient envie de se regrouper et de revoir des spectacles», a mentionné M. Lefebvre.
«On a eu un bon succès avec la relance de nos spectacles dans nos différents marchés un peu partout à travers le monde. Mais c’est sûr que l’expérience qu’on a eue ici à Montréal, l’été dernier, est d’autant plus importante et émotive», a-t-il dit à La Presse Canadienne.
Le siège social du Cirque demeure toujours dans la métropole québécoise, tout comme ses studios de création.
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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.