Une professeure de l’Université Concordia est emprisonnée en Iran

MONTRÉAL – Une enseignante de l’Université Concordia, à Montréal, a été emprisonnée en Iran dans la tristement célèbre prison d’Evin, a affirmé sa famille, mercredi.

Homa Hoodfar, âgée de 65 ans, a été arrêtée, lundi, après avoir été interrogée par les autorités, indique un communiqué publié par sa famille.

Les proches de Mme Hoodfar ont affirmé que l’enseignante séjournait en Iran à des fins de recherches universitaires.

Mme Hoodfar est née en Iran mais demeurait à Montréal depuis 30 ans.

Elle avait d’abord été arrêtée en mars, peu avant son départ prévu du pays, et s’était vu interdire de quitter l’Iran, a soutenu sa famille.

Son passeport, ses documents de recherche, son ordinateur et d’autres effets personnels ont été confisqués par l’État, souligne le communiqué.

Le gouvernement du Canada a dit travailler avec des alliés pour aider Mme Hoodfar. Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a affirmé que son secrétaire parlementaire aux affaires consulaires et lui-même s’étaient entretenus avec un membre de la famille, soutenant qu’Ottawa ferait «tout en son possible» mais qu’il ne pouvait pas entrer dans les détails pour des questions de vie privée.

«Les autorités n’ont pas dit clairement si la professeure Hoodfar était accusée d’espionnage, de sédition ou de propagande contre l’État», affirme le communiqué de la famille, qui ajoute qu’elle n’a pas pu recevoir la visite de son avocat ou de ses proches.

Mme Hoodfar a écrit des articles sur les femmes dans les sociétés musulmanes, dont la société iranienne. Le site web de l’Université Concordia indique qu’elle est professeure de sociologie et d’anthropologie.

«Elle est allée en Iran au début février pour visiter sa famille et pour faire des recherches archivistiques dans la bibliothèque parlementaire, a expliqué en entrevue téléphonique sa nièce Amanda Ghahremani. Depuis lundi, le 6 juin, elle est emprisonnée, et l’on n’a pas beaucoup d’informations à propos des raisons pour lesquelles elle est détenue. (…) On (la famille) est vraiment inquiet, car on voudrait savoir pourquoi elle est là, et on aimerait qu’elle revienne ici chez nous.»

La famille de l’enseignante a affirmé que les autorités iraniennes ne leur avaient pas permis de fournir à la Canadienne les médicaments pour une maladie neurologique et qu’elle avait subi un accident vasculaire cérébral l’an dernier.

Sa situation n’est pas sans rappeler celle de Zahra Kazemi, une photographe pigiste irano-canadienne ayant été tuée dans la même prison en 2003.

Le gouvernement libéral a déjà affirmé qu’il comptait rétablir les relations avec l’Iran et rouvrir l’ambassade fermée par le précédent gouvernement conservateur à Téhéran en 2012.