OTTAWA — À moins d’une semaine du retour des parlementaires sur la colline d’Ottawa, on ignore toujours de quelle façon les sénateurs devront prouver qu’ils sont vaccinés. On ignore aussi combien de députés – tous conservateurs – n’auront pas accès à leur lieu de travail parce que non vaccinés.
Les deux chambres imposent la vaccination contre la COVID-19 pour quiconque veut accéder aux immeubles parlementaires, à partir du 22 novembre, date de la reprise des travaux. Seules les exemptions médicales sont acceptées. On ne peut pas invoquer une exemption religieuse, option offerte aux fonctionnaires fédéraux.
Le personnel du Sénat, tout comme celui des Communes, doit être pleinement vacciné, même pour travailler à distance. Et au Sénat, une simple attestation – méthode utilisée pour les fonctionnaires fédéraux – ne suffit pas.
«Une fois que les employés ont rempli leur attestation, ils doivent aussi montrer leur preuve de vaccination complète à leur superviseur ou à leur sénateur, qui doit ensuite confirmer auprès de la Direction des ressources humaines qu’il l’a vue», écrit, dans un courriel, Alison Korn, porte-parole du Sénat.
Pendant ce temps, au bureau du président du Sénat, on n’avait toujours pas de précisions à offrir sur la vérification de la vaccination des sénateurs.
«Une méthode permettant de fournir une preuve de vaccination des sénateurs est actuellement à l’étude, et les détails relatifs à la mise en œuvre seront bientôt disponibles», écrivait encore lundi en fin de journée, Ross Ryan, attaché de presse de George Furey, président de la Chambre haute.
Aux Communes, la directive émise aux députés note que ceux qui ont eu leur cérémonie d’assermentation en personne après le 21 octobre ont déjà fourni une preuve de vaccination.
Ceux qui ont bénéficié d’une cérémonie virtuelle ou qui ont été assermentés avant cette date devaient fournir une preuve de vaccination de façon virtuelle, via un appel Zoom, par exemple, ou se présenter à un kiosque installé pour ce faire.
Et ceux qui n’auront rien fait de tout cela devront présenter une preuve de vaccination à la porte des édifices, à partir de lundi prochain, pour pouvoir entrer.
Au dernier décompte de La Presse Canadienne, 36 députés, tous conservateurs, refusaient encore de dire s’ils étaient vaccinés ou non. Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, s’est engagé à assurer que seuls les députés et sénateurs conservateurs vaccinés se présentent en personne au travail, le 22 novembre. Toutefois, il entend, à la première occasion, soulever une question de privilège pour protester contre la règle qui empêche un député de représenter ses électeurs aux Communes, en personne.
Congé forcé pour des fonctionnaires
Pendant ce temps, depuis lundi, quelque 1255 fonctionnaires fédéraux devaient être mis en congé sans solde. C’est là le nombre d’employés de l’État qui ont déclaré ne pas être vaccinés.
Cependant, la ministre responsable de ce dossier, Mona Fortier, ne pouvait toujours pas dire, mardi après-midi, combien de ces employés sont maintenant sans travail.
«Les superviseurs sont en train de faire leur examen. (…) Je vais avoir un rapport très bientôt», a offert la présidente du Conseil du Trésor, à sa sortie d’une réunion du conseil des ministres.
Le 2 novembre, Mme Fortier rapportait que95 % de ses 268 000 employés ont attesté avoir été pleinement vaccinés et que 98 % ont attesté avoir reçu une première dose. Ceux-là avaient 10 semaines pour obtenir la seconde dose avant de se faire imposer un congé sans solde.
Les fonctionnaires fédéraux n’ont eu qu’à présenter une attestation à leur employeur, sans montrer une preuve vaccinale.
Comme ces chiffres sont plus élevés que pour la population générale, on a demandé, lundi, au premier ministre Justin Trudeau s’il les croyait.
«Au lieu d’être sceptique, je suis plutôt fier et impressionné de ce que font les fonctionnaires fédéraux qui ont démontré qu’ils comprennent bien comment on va en finir pour de bon avec cette pandémie», a-t-il répondu à une journaliste, lors d’un point de presse à Edmonton.