Val-d’Or retire les pit-bulls de son règlement sur les chiens dangereux

VAL D’OR, Qc — La Ville de Val-d’Or retire toute notion de race canine – telles pit-bull et bull-terrier – dans son règlement sur les animaux potentiellement dangereux. Le conseil municipal s’arrime ainsi à la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens, adoptée le 3 mars dernier par l’Assemblée nationale. Le règlement de la Ville de Val-d’Or prévoit donc que les chiens de race pit-bull et bull-terrier sont de nouveau admis sur son territoire, et fait plutôt référence à des facteurs de danger.

Dorénavant, tout chien pesant plus de 20 kg devra obligatoirement être tenu «par une laisse, un licou ou un harnais» dans les endroits publics. Le règlement municipal prévoit également que tout chien ayant mordu une personne devra être évalué par un vétérinaire ou un expert en comportement canin, pour savoir si le chien en question sera ou non euthanasié. En outre, les vétérinaires et les médecins devront obligatoirement signaler tout cas de morsure aux autorités compétentes. Le règlement prévoit également des définitions plus claires de ce qu’est un chien dangereux.

Le retrait des races : une bonne chose, selon la SPCA

La directrice générale de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Val-d’Or, Liliane Quesnel, a appris par la Presse canadienne la modification du règlement. Elle y voit de bonnes et de moins bonnes choses. «Pour ce qui est d’éliminer les races du règlement, c’est ce que l’on demande depuis le début, de dire Mme Quesnel. Les chiens qui mordent ici, de sont des Huskies, de Rottweilers et des Bergers allemands principalement. Je n’ai pas eu de cas de pitbulls qui mordent depuis très longtemps.»

Là où le bât blesse, selon la directrice de la SPCA de Val-d’Or, c’est dans l’évaluation du danger que représente l’animal. «Il y a très peu de vétérinaires au Québec qui ont véritablement des compétences attestées pour déterminer le degré de dangerosité d’un chien. Il y a un paquet de facteurs à déterminer à la suite d’une morsure avant de catégoriser un chien comme dangereux. Pour appliquer ce règlement, ça va prendre des gens formés en comportement animal, et en Abitibi-Témiscamingue, il n’y en a pas beaucoup actuellement.»

Plusieurs municipalités au Québec avaient révisé leur règlement sur les chiens dangereux, après le décès de Christiane Vadnais, blessée mortellement par un pitbull en juin 2018. Dans sa législation, l’Assemblée nationale donne une certaine latitude aux municipalités pour légiférer sur le sujet.

Texte de l’Initiative de journalisme local