Valérie Plante place le logement et la sécurité au sommet des priorités immédiates

MONTRÉAL — C’est une Valérie Plante radieuse et rieuse qui a rencontré les médias lundi au lendemain de sa victoire décisive sur son principal adversaire, Denis Coderre, à la mairie de Montréal.

«Pour la première fois de son histoire, à la tête de la ville de Montréal, ce sera deux femmes», s’est-elle exclamée avec plaisir, faisant référence à l’élection de Dominique Ollivier comme conseillère du district Vieux-Rosemont, qui sera présidente du comité exécutif.

Mme Plante a immédiatement mis la table pour les premiers jours de son administration, à commencer par le logement et la sécurité auxquels elle compte s’attaquer à court terme.

À moyen terme, elle place la relance économique de la métropole, relance qu’elle souhaite «verte et inclusive», au sommet de ses priorités. À long terme, sa première préoccupation sera la transition écologique. «Quand on parle d’environnement, pas le temps de niaiser! Il faut qu’on avance», a-t-elle lancé.

Hausse de taxe foncière limitée à 2 %

L’entrée de son menu représente un plat substantiel, puisqu’elle doit présenter son budget pour 2022, un budget qu’elle promet équilibré et qui limitera l’augmentation de la taxe foncière à 2 %. Mais elle promet aussi d’agir rapidement, en matière de logement, pour s’assurer que: les terrains disponibles soient consacrés au logement abordable; de freiner les rénovictions et les hausses de loyer abusives; d’instaurer un registre des loyers obligatoire; et d’élargir l’accès aux programmes d’aide à l’acquisition d’une propriété.

Elle a également réitéré son engagement de doubler l’aide financière aux organismes communautaires, une promesse qui représente de la musique aux oreilles des dirigeants du milieu, dont la survie financière ne tient souvent qu’à un fil. 

Coderre: toujours pas de réponse

Mme Plante n’avait par ailleurs toujours pas réussi à rejoindre Denis Coderre en fin d’avant-midi et s’est bien gardée de tomber dans le piège lorsqu’on lui a demandé s’il était mauvais perdant.

«Je n’irais pas là», a-t-elle répondu. Au contraire, elle l’a invité à bien réfléchir à la possibilité d’agir comme chef de l’opposition, faisant valoir que son pourcentage de votes obtenus n’était pas négligeable. «C’est important de respecter la volonté des Montréalais et des Montréalaises. Les Montréalais ont décidé de nous reconduire au pouvoir avec 52 %, ont décidé de dire à Denis Coderre qu’il était choisi à 37 %. (…) Ce n’est pas ingrat l’opposition, au contraire. Une démocratie a besoin d’une opposition qui est forte, qui amène les dossiers plus loin. C’est sain.»

Dans un autre d’idées, la mairesse réélue a reconnu que le taux de participation d’à peine 35 % n’était pas réjouissant, mais elle a dit croire que le fait de tenir une deuxième élection immédiatement après le scrutin fédéral et la pandémie pouvaient avoir joué. Elle n’a pas écarté la possibilité par ailleurs de demander de nouveaux dépouillements là où les résultats se sont avérés extrêmement serrés. «C’est sur la table d’évaluer certains recomptages si c’est nécessaire, pour en avoir le coeur net. Je pense que c’est important, d’un côté comme de l’autre.»

La conférence de presse de Mme Plante, qui était entourée de plusieurs collègues élus, s’est terminée par un éclat de joie alors qu’on a annoncé que sa candidate Gracia Kasoki Katahwa venait d’être déclarée vainqueur à la mairie de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce par une mince avance de 83 voix.