Le président Donald Trump prétend que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a changé d’idée au sujet du confinement comme mesure de contrôle de la COVID-19, et que l’agence onusienne reconnaît maintenant qu’il avait raison depuis le début.
Pas tout à fait.
TRUMP : « L’Organisation mondiale de la Santé vient d’admettre que j’avais raison. Le confinement tue des pays partout sur la planète. Le remède ne peut pas être pire que le problème lui-même. Ouvrez vos États, gouverneurs démocrates. Ouvrez New York. Une longue bataille, mais ils ont finalement fait ce qu’il fallait faire ! » — sur Twitter, lundi.
The World Health Organization just admitted that I was right. Lockdowns are killing countries all over the world. The cure cannot be worse than the problem itself. Open up your states, Democrat governors. Open up New York. A long battle, but they finally did the right thing!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 12, 2020
LA MAISON-BLANCHE: « Pendant la fin de semaine, l’Organisation mondiale de la Santé a officiellement modifié sa position et fortement indiqué que les confinements prolongés doivent prendre fin en raison de torts importants. » – un représentant de la Maison-Blanche lors d’une conférence téléphonique avec les journalistes lundi, sous le couvert de l’anonymat.
LES FAITS : Ils sortent les mots hors de leur contexte. L’OMS considère toujours que les confinements sont une mesure de dernier recours pour endiguer le virus. Elle n’a jamais dit que M. Trump « avait raison » de répondre au virus comme il l’a fait.
M. Trump faisait possiblement référence aux propos, la semaine dernière, du docteur David Nabarro, un des six émissaires spéciaux de l’OMS concernant la COVID-19. Il a dit au magazine britannique The Spectator que le confinement n’est qu’une des nombreuses mesures à utiliser pour contrôler le virus, dans le but de donner aux pays une « marge de manoeuvre » pour déployer d’autres mesures anti-COVID plus efficaces.
« À l’Organisation mondiale de la Santé, nous ne considérons pas que le confinement est la méthode primaire pour contrôler ce virus », a dit M. Nabarro. Il a ajouté que le confinement est justifié uniquement pour « gagner du temps pour se réorganiser, se regrouper, rééquilibrer les ressources, protéger les travailleurs de la santé épuisés. Mais règle générale, nous préférerions ne pas y avoir recours. »
Depuis qu’elle a annoncé la pandémie de coronavirus en mars, l’OMS dit que dans les pays qui ont recours au confinement, la mesure devrait être temporaire et qu’on devrait en profiter pour mettre en place des mesures comme les tests, le traçage des contacts, l’information de la population et la promotion de la distanciation sociale.
M. Nabarro ne fait aucune mention de M. Trump dans son entrevue. Il défend une « stratégie intermédiaire » face au coronavirus, avec des mesures qui tombent entre le confinement et permettre au virus de « circuler librement pour développer l’immunité de groupe » et disparaître — ce que M. Trump a proposé.
Au début de la pandémie, M. Trump réclamait la levée du confinement, au moment où le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, prévenait qu’un allègement prématuré des mesures pourrait « mener à une résurgence mortelle » (du virus). M. Trump a souvent attaqué l’OMS et ordonné que les États-Unis s’en retirent en juillet prochain, en prétendant que l’agence est trop docile face à la Chine.
Les recommandations de l’OMS ont parfois vacillé, notamment concernant le port du masque auquel elle s’est tout d’abord opposée pour le grand public. Elle a aussi tiré de l’arrière face aux gouvernements concernant la fermeture des frontières.
Mais au sujet du confinement, elle n’a pas changé d’idée.
« Nous avons été constants depuis le début de la pandémie, a dit un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, aux journalistes mardi. Un confinement national ne devrait pas être la mesure de contrôle par défaut, mais une restriction des déplacements fait partie des mesures qu’un gouvernement peut envisager dans une région géographique. »
Pari désormais très risqué que de vouloir prolonger le Trump bashing, à la lecture des faits qui s’accumulent, et qui semblent de plus en plus têtus, quels que soient les angles sous lesquels ses détracteurs se sont usés à fourbir des armes se retournant toutes désormais contre eux.
Pari perdu d’avance que de vouloir le déclarer l’OMS vainqueur aux points, face à Trump, quand le ralenti de tous les rounds la reprise de son combat truqué sur le Covid démonte qu’elle doit être disqualifiée pour longtemps.
Les lignes éditoriales, de plus en plus éméchées, s’entremêlent pour devenir inextricables, sans que l’on comprenne pourquoi elles sont encore en production…