Visite du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique en Iran

DUBAÏ, Émirats arabes unis — Le chef du chien de garde nucléaire des Nations Unies a rencontré des responsables en Iran samedi, quelques jours après qu’il a été révélé que le pays avait enrichi des particules d’uranium à un niveau proche de celui utilisé pour des armes, sonnant l’alarme au sujet de son programme nucléaire contesté.

Rafael Mariano Grossi, chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a refusé de commenter ses discussions lors d’une conférence de presse avec le chef du programme nucléaire iranien, affirmant que le travail de la délégation était toujours en cours.

Il a parlé d’un bon climat de travail, empreint «d’honnêteté et de coopération». M. Grossi devait à nouveau s’adresser aux journalistes à son retour à Vienne, plus tard samedi.

Plus tôt cette semaine, l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont le siège social est à Vienne, a signalé que des particules d’uranium enrichies à 83,7 % ont été trouvées sur le site nucléaire souterrain de Fordo en Iran.

Le rapport trimestriel confidentiel de l’AIEA a été distribué aux États membres mardi. Il arrive dans un contexte de tensions déjà élevées en raison de plusieurs mois de manifestations antigouvernementales en Iran et de la colère occidentale à l’égard de son exportation de drones d’attaque aux forces russes qui combattent en Ukraine.

Selon le rapport de l’AIEA, les inspecteurs ont constaté en janvier que deux cascades de centrifugeuses IR-6 à l’installation iranienne de Fordo avaient été configurées de façon «sensiblement différente» de ce qui avait été déclaré précédemment. L’AIEA a prélevé des échantillons le lendemain, qui montraient des particules dont la pureté atteignait 83,7 %, selon le rapport.

Le rapport de l’AIEA ne parlait que de «particules», laissant entendre que l’Iran n’a pas de stock d’uranium enrichi à plus de 60%. Toutefois, l’Agence a également souligné dans son rapport qu’elle «augmenterait davantage la fréquence et l’intensité des activités de vérification de l’Agence» à Fordo après cette découverte.

Le chef du programme nucléaire iranien, Mohammad Eslami, a reconnu les conclusions du rapport de l’AIEA lors de la conférence de presse avec M. Grossi, mais il a réfuté que des particules atteignent une pureté de 84%. Selon lui, l’ambiguïté des conclusions a été résolue.

Les experts de la non-prolifération d’armes nucléaires soulignent que Téhéran n’a aucune utilisation civile pour l’uranium enrichi, même à 60%. Un stock de matériel enrichi à 90%, le niveau nécessaire pour les armes, pourrait être rapidement utilisé pour produire une bombe atomique si l’Iran le souhaite.

L’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales a limité la réserve d’uranium de Téhéran et plafonné l’enrichissement à 3,67 %, soit suffisamment pour alimenter une centrale nucléaire.

Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018, rétablissant des sanctions imposantes contre l’Iran, qui a ensuite commencé à violer ouvertement les restrictions de l’accord. Les efforts déployés par l’administration Biden, les pays européens et l’Iran pour négocier un retour à l’accord ont abouti à une impasse l’été dernier.

L’Iran nie depuis longtemps avoir cherché à obtenir des armes nucléaires, mais est soupçonné d’avoir eu un programme d’armes nucléaires jusqu’en 2003.

La dernière visite de Rafael Mariano Grossi en Iran remontait à mars 2022.

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