Wynne dit que le mérite de l’entente sur le RPC revient à l’Ontario

TORONTO – La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, s’est félicitée mardi de l’entente conclue la veille par les ministres des Finances du pays sur la réforme du Régime de pensions du Canada (RPC).

Le ministre fédéral des Finances Bill Morneau et ses homologues provinciaux se sont entendus pour porter de 13 000 $ à 17 478 $ la prestation annuelle maximale que pouvait recevoir un retraité canadien. Deux provinces ont refusé d’entériner cette entente: le Québec et le Manitoba.

Les travailleurs canadiens verront leur contribution annuelle au RPC grimper à 408 $. Les entreprises devront égaler cette somme pour chacun de leurs employés. Le nouveau programme sera graduellement mis en place pendant sept ans à compter de 2019.

Mme Wynne a soutenu que c’est le gouvernement ontarien qui, par ses pressions constantes et sa décision d’adopter une loi créant son propre régime provincial, a empêché ce dossier de sombrer dans les oubliettes.

L’Ontario avait décidé d’établir son propre régime de pensions (RRPO) après que le précédent gouvernement fédéral conservateur eut rejeté toute proposition qui ferait augmenter les contributions des employeurs. Toutefois, Queen’s Park a toujours cru qu’une réforme du RPC était la solution idéale, a ajouté la première ministre.

Elle a reconnu qu’elle avait «été une épine dans le pied de plusieurs de ses collègues».

Selon Mme Wynne, le RPC est un «investissement sage pour les entreprises et les individus».

«Si une société décide que cela ne vaut pas la peine d’investir dans la retraite de sa population, elle risque de le payer cher à plus long terme. On doit s’assurer que, dans 10, 20 ou 30 ans, on ne se retrouvera pas avec un groupe de pauvres qui auront travaillé toute leur vie, mais ne seront plus capables de se soutenir financièrement.»

Si l’Ontario était allé de l’avant avec son propre régime, la prestation des retraités ontariens aurait été supérieure à celle qu’ils recevront en vertu du RPC, mais le gouvernement a choisi de faire des compromis pour conclure un accord national, a déclaré Mme Wynne.

«Si nous n’avions pas continué à implanter le RRPO, si nous n’avions pas continué de ramener ce sujet dans nos conversations avec nos collègues de tout le pays, je crois fermement que nous ne serions pas ici aujourd’hui, a-t-elle ajouté. La détermination de l’Ontario a porté ses fruits.»

Les progressistes-conservateurs ontariens se sont réjouis de l’abandon du RRPO, mais ils réclament maintenant un rapport sur les sommes investies par le gouvernement Wynne pour le mettre en place.

«On a pu constater que ce gouvernement avait nommé des libéraux à qui on devra verser des milliers de dollars en indemnités de départ et continue de dépenser des millions de dollars pour de la publicité mettant de l’avant le régime ontarien de pensions», a accusé la porte-parole du parti pour le RRPO, Julia Munro.

Quant aux néo-démocrates ontariens, ils ont applaudi l’entente sur la réforme du RPC mais estiment que les gens qui sont à la veille de partir à la retraite et qui ne pourront pas profiter des changements apportés au programme devraient recevoir une plus grande aide.