10 vins pour vos pique-niques et barbecues

Ce vin rouge biologique vendu dans une bouteille sans étiquette et couronnée d’une capsule en cire connaît un succès fou depuis son arrivée à la SAQ. On comprend facilement pourquoi. Surtout dans sa mouture 2021, où le cépage monastrell (mourvèdre) se révèle plus charmeur et expressif que jamais. Sa générosité toute solaire et méditerranéenne ne fait cependant pas obstacle à sa « buvabilité ». Une abondance de fruit mûr s’accompagne de notes de thym, de menthe et d’autres herbes séchées qui accentuent la fraîcheur ressentie en finale.

La famille Velazquez a acquis cette propriété historique située dans le sud-ouest de la province de Valence en 1771. Avant cela, ces terres d’altitude (de 650 à 700 m) étaient cultivées par un ordre jésuite, qui les avait lui-même reprises des Maures. Les Velazquez y pratiquent aujourd’hui la biodynamie et produisent un vin rouge aux parfums exubérants, souple et croquant en attaque, mais tissé de tanins assez fermes, enrobés d’une chair fruitée mûre et veloutée.

Ce vignoble de la région côtière de la Maremme, en Toscane, est le fruit d’un partenariat entre Elisabetta Foradori (Trentin) et deux de ses amis. L’Unlitro est vendu en format d’un litre, d’où son nom. Plutôt méditerranéen par sa composition (grenache, carignan et alicante bouschet), mais bien toscan par sa vigueur tannique, son acidité vibrante et sa légèreté alcoolique à 12 %. Un vin rouge facile à boire et à aimer, taillé sur mesure pour les grandes tablées.

Francesco Tornatore veille sur un vignoble de 50 hectares sur les flancs du volcan Etna, ce qui en fait l’un des plus importants producteurs de cette appellation sicilienne. Dégusté à quelques reprises depuis un an, le 2018 est maintenant parfaitement ouvert et s’avère très séduisant. Les raisins de nerello mascalese et de nerello cappuccio ont été vendangés vers la mi-octobre et ont donné un vin rouge tout ce qu’il y a de plus classique, aux tanins soyeux, ponctué de notes de cuir, de griotte et de terre humide. À servir autour de 15 °C avec une côte de veau grillée ou du poulet aux fines herbes.

Lorsque Kai Schätzel a repris le domaine familial de Nierstein en 2008, il a repensé en profondeur son approche de la viticulture. Son but ? Favoriser la maturation des fruits tout en maintenant leur teneur en sucre relativement faible, réduisant ainsi l’alcool dans ses vins. Il est l’un des artisans de la renaissance du riesling kabinett dans la Hesse rhénane. Son Naturweiss est issu d’un assemblage de müller-thurgau, riesling, sylvaner et pinot blanc (certains macérés sur peaux), vinifiés en sec (<1,2 g/L) à 10,5 % d’alcool.

Celler Credo est la branche de la maison de cavas Recaredo consacrée à la production de vins tranquilles. Le Miranius s’est vite imposé comme une référence pour les amateurs de vins blancs secs forts en caractère. Car même s’il est tout léger en alcool (11 %), ce vin composé à 100 % de xarel-lo étonne par son appui et sa prestance en bouche. Des saveurs distinctives d’écorce de citron, d’amande et de noyau de pêche, juste assez de volume et un goût umami qui inspire des grillades à la japonaise ou à la coréenne.

Le plus célèbre des Rhone Rangers californiens, Randall Grahm, a vendu son entreprise il y a déjà deux ans, mais la qualité des cuvées qui font la renommée de Bonny Doon Vineyard ne s’en porte pas plus mal. Cet assemblage de grenache blanc, vermentino et clairette, cultivés dans les hauteurs de Santa Cruz, se livre avec une opulence teintée de sobriété. Les saveurs fruitées, florales et botaniques se mêlent en une bouche ample, mais fine, ponctuée d’accents salins qui rappellent la proximité du Pacifique. Servez-le plus frais que froid et n’hésitez pas à sortir la carafe.

Il y a trois ans, ce domaine du Canton de Hatley lançait le Colfo, inspiré du col fondo, un vin pétillant du nord-est de l’Italie qui termine sa seconde fermentation en bouteille et qui est ensuite vendu tel quel, sans filtration ni dégorgement. Poussant l’innovation un cran plus loin, les producteurs ont remplacé la bouteille par une canette d’aluminium, afin de limiter l’empreinte carbone liée au transport. Le contenant est joli et pratique ; le contenu est délicieux. Le 2021 — composé de riesling (54 %), de seyval et de vidal — est même plus affriolant et gorgé de saveurs mûres que jamais, avec un supplément de volume en bouche et une acidité fraîche. Un vin nature plus pétillant que mousseux, léger (11 % d’alcool et zéro sucre résiduel) et désaltérant.

On dit des champagnes qu’ils doivent avant tout être de bons vins. Je devine que la même logique s’applique aux crémants… Ainsi, plutôt que de faire une version « verte » de son vouvray, avec des raisins récoltés en sous-maturité, Vincent Carême semble avoir cueilli son chenin à maturité optimale, si j’en juge par la complexité que déploie son 2019 en bouche. Un vouvray, avant d’être un mousseux. Avec ce que ça implique de tenue, de relief aromatique et de minéralité.

Ce vin effervescent rouge emblématique du terroir d’Émilie-Romagne peut faire merveille à table. Depuis les charcuteries servies à l’apéritif jusqu’au plat principal, flanc de porc braisé ou aubergines grillées. Le 2021 se présente comme une bouffée d’air frais dans le paysage des vins rouges. Un petit bonheur de souplesse et de rondeur fruitée, pourtant pas dépourvu de caractère, ni de vigueur, ni de ce « goût du lieu » essentiel.