Après avoir chassé à vélo les volcans du Pacifique et absorbé des dizaines de milliers de kilomètres dans les mollets, et après avoir raconté leurs périples sur de multiples tribunes, les cyclo-aventuriers Pierre Bouchard et Janick Lemieux s’apprêtent à «réemménager sur la route». Ainsi, le 15 juin, ils partiront pour 3 ans et 35 000 km à vélo à la rencontre d’une vingtaine de peuples nomades d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient.
Des Samis de Scandinavie jusqu’aux Bochimans du Botswana, puis des Roms de Roumanie aux peuples de l’Omo (en Éthiopie), en passant par les Qashqaïs d’Iran, ces deux explorateurs relieront donc deux caps : le cap Nord (Nordkapp, en Norvège) et celui de Bonne Espérance, en Afrique du Sud.

Caméra au poing et clavier au bout des doigts, ils étudieront, documenteront et raconteront le quotidien de ces peuples qui continuent, contre vents et marées de la modernité, de vivre comme ils l’ont toujours fait, en transhumant.
«Idéalement, et aussi souvent qu’on le pourra, nous aimerions accompagner ces peuples dans leurs déplacements, et vivre au jour le jour avec eux», espère Pierre Bouchard. Parmi les pays où ils poseront normalement les pneus figurent la Roumanie, l’Estonie, la Pologne, Oman, le Soudan, le Kenya, l’Ouganda, l’Angola, le Maroc, Madagascar…
Évidemment, une telle «odyssée vélocipédique» ne s’effectuera pas sans complications ni périls. Parmi les défis qui les attendent, il y a bien sûr la sécurité dans certaines zones qui figureront sur leur itinéraire (la République démocratique du Congo, par exemple), les grands tronçons sans peuplades ni points de ravitaillement, mais aussi, étonnamment, l’Europe de Schengen.
«Les lois européennes nous empêchent de demeurer plus de trois mois sur le Vieux Continent, en plus de nous imposer trois mois d’attente avant de revenir, explique Pierre Bouchard. Heureusement, certains pays européens ne figurent pas dans cette zone de libre circulation».
Une seule déception : ne pas pouvoir traverser l’Arabie saoudite. «Même couverte de pied en cap, je n’ai pas le droit d’y faire du vélo en tant que femme, explique Janick Lemieux. Alors pour 1 200 km à peine, ce n’est pas la peine de mettre notre périple en péril, et nous allons éviter ce pays, que j’aurais pourtant vraiment aimé voir».
Alors qu’ils étaient souvent coupés du monde pendant des semaines, voire des mois lors de leurs précédents périples, les deux cyclo-aventuriers comptent cette fois-ci alimenter assidûment leur site Web et leurs comptes Facebook et Twitter.
En attendant de visionner les documentaires qu’ils entendent réaliser au terme de leur voyage — qui s’effectuera en deux étapes —, on pourra aussi lire leurs reportages dans les magazines Géo Plein Air, Vélo Mag et Pedal. Et ce mardi 3 juin, ils sont les invités de Pénélope McQuade, à 21 h, sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé.

Pour lire leur portrait publié en 2009 dans L’actualité, cliquez ici.
Pour relire les articles et billets qu’ils ont publiés dans Vélo Mag, c’est par là.
Pour réécouter l’entrevue qu’ils ont accordée à Médium Large, le 22 mai dernier, rendez-vous plutôt ici.
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À propos de Gary Lawrence
Journaliste indépendant, Gary Lawrence a foulé le sol des sept continents de la planète et de plus de 90 pays. Ex-rédacteur en chef d’un magazine spécialisé en tourisme, il a aussi été rédacteur en chef francophone d’un service de presse touristique et a signé à ce jour des centaines d’articles portant sur les voyages, dont plusieurs dans L’actualité. On peut le suivre sur Facebook et sur Twitter : @LawrenceGary.
A nouveau une caricature concernant la Roumanie (une de plus).
Les Roms de Roumanie ne sont pas « un peuple nomade ». En aucun cas.
Vous trouverez bien sûr au sein de ce peuple de Roumanie des « nomades », comme dans tout peuple.
Ou des « migrants économiques », etc.
Mais toutes les enquêtes menées sont unanimes (y compris les plus récentes… depuis l’entrée de la Roumanie en Union Européenne, et donc la libre circulation des personnes) : le taux de migration des Roms de Roumanie n’est pas supérieur au taux de migration d’un roumain non Rom.
Pour les romains, Roms ou non Roms, on utilise le mot « expatrié »… comme en France.
Pas « peuple nomade ».
Encore un cliché sur la Roumanie.
Pas étonnant que les français, dans une grande majorité, pensent que la Roumanie est peuplée de Roms en roulotte (sauf execptions, inexistants) ou que tout Rom à l’étranger (qu’il soit légalement « expatrié », ou « migrant social ») est roumain.
Donc, nous allons encore avoir droit à un reportage sur « A la rencontre des Roms de Roumanie, peuple nomade ».
En regard de la réalité, tout simplement consternant.
Asociația România Franța Amicale France Roumanie
Groupe facebook :
http://www.facebook.com/groups/143565792511332/
Bonjour « Asociația România Franța Amicale France Roumanie »! Merci pour votre commentaire et contribution à notre odyssée vélocipédique!
C’est justement pour élucider ce genre de question, mieux cerner certains types, les démystifier s’il y a lieu, que nous entreprenons ce voyage. À commencer par la perception du nomadisme en tant que mode de vie que vous semblez abhorrer…puis les communautés qui le pratiquent! Nous verrons bien où nous coups de pédale, rencontres et entretiens nous rendront. Si j’étais « l’Asociația », je ne parieriais pas sur la parution du reportage que vous évoquez dans votre commentaire…surtout si vous avez raison! Cependant, force est d’admettre qu’on s’est taillé une solide réputation d’irréductibles migrateurs au cours des derniers siècles. Anguille sous roche? Comme nous passerons par plusieurs pays d’Europe de l’Est–dont la Roumanie…et nous nous en réjouissons!–, nous récolterons bien quelques éléments de réponse…
Merci encore pour votre contribution!