« C’est la dernière chance que j’accorde à ma passion pour la cuisine »

Endettement, conditions de travail pourries, problèmes de santé mentale : la situation dans les cuisines est si critique que c’est tout le milieu qui risque de sombrer, affirme l’étoile montante de la haute gastronomie québécoise Antonin Mousseau-Rivard.

Photo : Rodolphe Beaulieu

Je viens de rouvrir Le Mousso, le restaurant que je porte à bout de bras depuis sept ans avec ma mère, Katerine Mousseau, après une pause pour le rénover. Et je l’avoue, un combat se livre à l’intérieur de moi : par moments, je suis super content, mais certains jours, je me coucherais en petite boule. 

Mon secteur, celui de la haute gastronomie, qu’on appelle aussi les « nappes blanches », est extrêmement touché par plusieurs crises — pas que la COVID. Pour y remédier, j’ai décidé de changer mon modèle d’affaires. Et ce virage implique une forte augmentation de mes prix. Ça me stresse, parce que je sais que des gens vont critiquer. Je prends tout de même le risque. Je le fais pour ma gang, mais aussi pour moi, pour ma santé mentale et physique. 

J’avais 16 ans quand j’ai commencé à travailler en restauration, et deux ans plus tard, je faisais un burn-out, le premier d’une série. C’est un milieu qui peut être très malsain, au point de briser des gens. Je n’ai que 37 ans, mais je me sens usé. Comme si mon corps avait vieilli prématurément. J’ai l’impression de porter un poids immense sur mes épaules.

Le milieu de la gastronomie va tellement mal que le Québec risque de perdre un pan pourtant essentiel de son économie culturelle. Bien des gens ne réalisent pas que des restaurants comme Le Mousso, Joe Beef ou Au Pied de Cochon attirent plein de touristes qui font le voyage expressément pour venir manger à nos tables. Ces visiteurs, qui représentent au moins 35 % de ma clientèle, achètent aussi des billets de spectacles, louent des chambres d’hôtel, vont voir les baleines… Les retombées sont énormes. C’est sans compter les maraîchers, les éleveurs, les cueilleurs de champignons sauvages et les propriétaires d’agences de vins d’importation privée qui vivent en bonne partie grâce à nous. Cet écosystème est menacé, faute d’appui des gouvernements. La métropole profite à fond de la renommée de ses grands restaurants, sans pour autant leur apporter du soutien financier. Pourtant, les festivals reçoivent des subventions, eux. 

Et ce n’est pas la création d’un Office de la gastronomie, comme l’annonçait la mairesse Valérie Plante à la fin de l’été, qui va nous aider. C’est même niaiseux. La Ville de Montréal injecte un million de dollars pour promouvoir les grandes tables à l’international, alors que notre réputation est déjà faite. Les problèmes sont ailleurs, et c’est plate que personne ne soit venu consulter les chefs pour connaître leurs besoins. On est en train d’organiser un collectif, à l’initiative de Normand Laprise, du restaurant Toqué !, de Sophie Dormeau, l’avocate du groupe Signé Toqué, et de Charles-Antoine Crête, copropriétaire du Montréal Plaza, pour que les intérêts des entrepreneurs indépendants en gastronomie soient représentés auprès de la classe politique. Sauf que les changements ne se feront pas sur un 10 cents. En attendant, comment je fais pour continuer, alors que ma mère et moi sommes plus endettés que jamais, au point que ça nous empêche de dormir ? 

C’est vrai que, depuis la COVID, les entrepreneurs comme nous ont bénéficié de divers prêts gouvernementaux, comme le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes au fédéral et une aide d’Investissement Québec, sommes qu’il faudra rembourser un jour. Certains ont aussi reçu du soutien financier de la Ville de Montréal pour aménager une terrasse ou faire de la publicité. Mais ça ne suffira pas à nous garder à flot. Pandémie ou pas, qu’on roule ou qu’on soit fermé, je dois payer des frais fixes qui dépassent les 100 000 dollars par an. L’impôt foncier, dont le taux pour les commerces est quatre fois celui des immeubles résidentiels, s’élève à 25 000 dollars par année. Sans compter la hausse du prix des aliments — certaines denrées, comme le bœuf, coûtent carrément le double. 

On se fait parfois accuser par des clients de faire de l’argent sur leur dos, puisque l’équivalent du repas qu’on leur sert coûterait bien moins cher à l’épicerie, selon eux. En réalité, les marges de profit en gastronomie sont d’à peu près 2 % — et ce petit bénéfice est grugé d’avance par les dépenses pour réparer les fours, remplacer le mobilier, renouveler la décoration, etc. Les chefs propriétaires comme Daniel Vézina (Laurie Raphaël), Charles-Antoine Crête (Montréal Plaza) et moi-même, on n’est pas soutenus par de grands franchiseurs, ni par des mafieux, contrairement à ce que certains pensent. On a investi tout ce qu’on avait et on travaille comme des fous. On pourrait nous accorder un congé temporaire d’impôt foncier, histoire de souffler un peu.

Déjà qu’on doit faire face à un autre enjeu majeur : la fameuse pénurie de main-d’œuvre en cuisine. C’était vrai avant la pandémie, mais là, c’est pire — les nappes blanches ont perdu de 30 % à 40 % de leurs employés depuis un an et demi. Pour une raison évidente : les conditions de travail sont pourries par rapport au niveau de compétence exigé. Ma mère et moi, on s’est toujours fait un point d’honneur de bien traiter nos employés, mais des histoires d’horreur dans d’autres cuisines, il y en a à la tonne. 

D’abord, les gens sont exploités : dans l’ensemble de l’industrie de la restauration, le salaire moyen versé aux cuisiniers est de 19 000 dollars par an, et celui des chefs est d’à peine 33 000 dollars, selon le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme — sans avantages sociaux ni caisse de retraite. En échange de quoi, on leur demande souvent de travailler plus de 80 heures par semaine — mon propre record s’élève à 140 heures en sept jours. Tandis que les serveurs en haute gastronomie peuvent gagner jusqu’à 150 000 dollars par année grâce aux pourboires, pour une semaine de travail de 22 ou 23 heures. C’est une vraie joke. La Loi sur les normes du travail ne permet pas au patron d’imposer le partage des pourboires entre tous les employés du resto — c’est laissé à la discrétion du personnel en salle.

S’ajoutent à ça les abus psychologiques et les abus de pouvoir, très fréquents dans les cuisines. Exemple typique : un employé fait une erreur. Il met trop de sel dans la mayonnaise qu’il est en train de monter, disons. Réaction du chef : « Tabarnak, estie ! Crisse d’incompétent, comment ça se fait que tu sais pas faire une mayo ? » J’avoue que moi aussi, j’ai déjà pété des coches, en raison de la cadence de travail, de la pression liée à la performance, de la surconsommation, du manque de staff sur le plancher. Rien qu’on pourrait qualifier de grave, mais je l’ai regretté. Je n’accepte plus ces comportements-là, j’en ai moi-même trop souffert.

C’est tout ça qui nous pète au visage en ce moment — il ne faut pas s’étonner que des artisans talentueux aient décidé de changer de vocation, et que les inscriptions chutent dans les écoles de tourisme et d’hôtellerie au Québec. 

Depuis un an, j’ai beaucoup réfléchi à ce qu’on pouvait faire, et ça m’a mené à un grand virage. D’abord, j’ai fermé en septembre Le Petit Mousso, rue Ontario à Montréal, pour concentrer mon énergie sur mon autre établissement de 30 places juste à côté, Le Mousso. On y sert un menu fixe trois soirs par semaine seulement, du jeudi au samedi. Je le fais afin que les 10 employés qu’il me reste aient une qualité de vie. Le mercredi, on rentre de 9 h à 17 h pour prendre de l’avance en cuisine, ce qui réduit le stress quand on ouvre le lendemain, puis on fait des quarts de 12 heures les soirs où c’est ouvert, suivis de trois jours de congé. Et surtout, j’ai haussé les salaires de 15 % à 25 %. Maintenant, les cuisiniers servent les plats aux clients — tout le monde reçoit son assiette en même temps, pendant que j’explique la composition du menu —, ce qui leur permet de toucher du pourboire.

On a dû augmenter le coût de notre repas 10 services — il passe de 150 à 250 dollars par personne. Si on ajoute le vin, ça peut monter à 350, 400 dollars. Peu de nappes blanches à Montréal ont des additions aussi élevées, alors que c’est monnaie courante en Europe et aux États-Unis. C’est normal de payer cher pour manger du caviar, du foie gras, de bons produits locaux. Mais ici, bien des gens ne sont pas prêts à dépenser autant pour un repas. Par contre, ils débourseront 300 dollars pour aller voir Madonna faire du lip-sync pendant une heure et demie, debout dans la dernière rangée du Centre Bell ! Pourtant, une soirée dans un grand restaurant, c’est aussi une expérience unique, l’occasion de goûter les meilleurs ingrédients qui soient, de voir des chefs innover.

Le Mousso nouvelle mouture est la dernière chance que j’accorde à ma passion pour la cuisine. Je n’ai pas échappé aux problèmes d’alcool qui affectent beaucoup de monde dans notre milieu. À une époque, je commençais à boire à 10 h le matin. J’essaie de faire plus attention maintenant, mais quand ça va mal, il y a des démons qui reviennent… Je veux m’éloigner de ce tourbillon-là. J’en ai même parlé à mes employés. Ça ne me dérange pas d’offrir un verre pendant que tout le monde nettoie à la fin du service, mais ce n’est pas au restaurant que les brosses vont se prendre. Je veux casser cette mentalité-là. C’est le fun quand tu es jeune, mais un jour, ça finit par te rattraper. J’aspire maintenant à retrouver ma blonde, mes chiens et mon chat à la fin de la soirée, et à manger des restes en regardant Netflix en pantoufles. Et si ça ne fonctionne pas, j’accrocherai mon tablier. Je m’achèterai un garage, ou une grange, et j’irai peindre des toiles.

Les commentaires sont fermés.

Quel cri du coeur! Je suis vraiment désolée pour ce que vous vivez. Votre exemple de spectacle je le partage entièrement. Depuis « la réouverture », je n’ai jamais fait un commentaire négatif sur les prix et j’ai augmenté mes pourboires qui dépassaient déjà le 15%. Mais peu de mes amis fréquentent les « nappes blanches », cependant je fais de mon mieux pour encourager la restauration. Merci d’être là.

Je suis tout à fait d’accord avec l’article au complet et j’aime bien on fait la comparaison entre voir un spectacle et manger un bon repas ou encore commander 5 repas sushi pizza et cie, dans 1 mois où aller se payer un bon repas gastronomique1 fois. À la fin je comprends exactement d’où vous venez et je suis d’accord avec l’article. Sauf pour la peinture de toiles car là aussi la matière première a triplé et le marché et très étroit beaucoup encore qui comparent l’art aux tableaux chez Ikea!

Bonjour!

Je rêve d’aller à votre resto.
Je suis d’accord que la Bonne nourriture à un prix , elle fait partie de la culture . Les bons spectacles aussi que je m’offrais avant la pandémie:Les origines de mon espèce, Tout Inclus , je verrai les quatre autres chapitres plus tard, un concert,de L’OSM et OM, un opéra etc…Et les voyages que de joies, de plaisirs, ouverture d’esprit au monde
En janvier, après mes traitements de chimio , j’irai m’offrir un repas chez-vous avec mon conjoint pour apprécier la Vie et et ces bonnes saveurs où tous nos sens seront stimulés.
Oui, nous avons pu apprécier deux de ces bons chefs nommés.
Il me fera plaisir de payer pour ce travail d’art.
Je salive et j’ai hâte de vous découvrir.
J’ai bien apprécié,le reportage sur M.Crête et M.Vézina qui nous expliquait tout le boulot qu’ils faisaient pendant cette mauvaise période pour s’encourager à garder le cap. Des gens de coeur ces artistes , vous méritez les bonnes soirées que vous nous préparer avec tant de générosité et d’amour.
Oui, j’ai l’âge de vos parents.
À très bientôt! si la Vie peut me donner cette chance.
J’y crois, j’y rêve!
A. P.

Je trouve que commencer a boire a 10h du matin c’est déja trop tard!
En Bourgogne on attaque sur les coups de 6h lorsque le Maquinion nous livre un déhanché d’une belle Charolaise 😜🍷

Blague à part, très bel article criard de verité 👏

Je vois que les choses empirent, depuis tant d’années je le dis et ne cesse de le répéter : il faut être cinglé pour perdurer en restauration, le problème est effectivement dans les prix.
En France, le prix n’est pas aussi tabou, pour une grande table, on économise, on revoit nos priorités, on ne va pas chaque semaine au restaurant trois étoiles, on y va une fois par an, et on se lâche. Il y a ce moment sacré d’entre tous, un anniversaire, l’obtention d’un diplôme, un mariage, une naissance, on fait confiance, on sait qu’on va casser la tirelire, mais on s’en fout, on sait que dans la plupart des cas on va passer une soirée inoubliable.
Ici au Québec, et je dirais plus largement en Amérique du nord, le prix semble au moins aussi important que le fait de bien manger. J’ai dû abandonner mon ancienne adresse « Laloux » à cause d’un mauvais climat entre associés, ils voulaient tous de la rentabilité et des prix minimum, c’était le grand tabou. Moi j’arrivais d’Europe, j’avais été formé par des chefs hors normes, je voulais reproduire ce que j’avais appris auprès d’eux, mais je devais me battre pour la qualité des mes produits, le staff à maintenir, la spontanéité de ma cuisine, j’ai payé le prix fort, mouillé ma veste, été souvent de mauvais poil, agressif même parfois avec mes collègues, car j’étais frustré, les produits coûtaient cher et nous étions limités en terme de places, on refusait du monde chaque soir mais on ne faisait aucun gains à cause de cette politique de prix.
Je n’ai qu’un conseil à donner à notre sympathique Mousso, augmente tes prix et relativise ta cuisine, fais des plats végétariens et mets à ta carte des trucs qui ne coûtent pas un bras afin que tes potes puissent venir te voir. Enlève le foie gras, le homard, les pétoncles, le thon rouge, et mets la même créativité dans des produits plus accessibles, enlève tes fleurs, enlève tout ce qui ne sert à rien sinon embellir un peu pompeusement tes plats, vas-y direct, sans frou-frou, avec ton coeur, mets des épices, retrouve les légumineuses, augmente la part de chou dans ta cuisine, n’aie pas peur, tu peux garder quelques plats chics, mais fais à manger comme si tu étais chez toi, avec un frigo « fin de mois », retrouve l’oignon, les raves, les farines de pois chiche, de sarrasin. Bref ressource toi chez les pauvres et regarde, tu ne dois pas te renier, mais tu dois t’ouvrir à d’autres culture, part en Inde un mois et bouffe dans les ruelles, reviens gonflé à bloc par l’essentiel, le coeur, et fous-toi de que le petit monde de la gastronomie peut en dire, bon courage mon gars, tu as ta révolution au bout de tes doigts.

Félicitations pour ton honnêteté… Ça fait longtemps que ça parle de changement en restauration mais que rien ne change. A quelle prix ! Moi j’ai abandonné après deux burnout… J’ai été congédié illégalement lorsque je suis tombé enceinte de ma première! Un moment donné il faut faire la part des choses et accepté la défaite. Je suis maintenant réceptionniste parce que mes compétences ne sont pas reconnus quand j’applique sur des postes plus haut. 5ans à l’ITHQ ( DEP + DEC) dans les poubelles !!! Au final, je profite de mon temps libre avec mes enfants. Un horaire sur 4 jours c’est génial !
Bonne continuation

Je suis tellement desolee, je sais que c’est une passion et vous y mettez votre coeur,votre sante physique et mental.
Dans le domaine de l’art quel soit-il, faire un revenu est tres tres difficile. J’ai fais moi-meme une carriere en design pendant 40 ans avec toutes ces recessions que notre generation a connue et les emplois etaient rares comme la marde de pape (lol).
Je me suis battue ( meme a sortir mon stock de nuit parce que je me pouvais plus payer mon loyer commercial) et j’en ai meme perdu mes cheveux et cancer aussi a 50 ans.
Il y a eu des gros bas et des hauts moyens, c’est tout.
J’avancais d’un pas et je reculais de 5 , mais je ne lachais pas, parce que c’etait ma passion.
Puis les annees ont passees et maintenant c’est la retraite…. Je n’ai jamais reussi a mettre 5 cents de cote. Et maintenant je vis de ma pension du gouvernement, pas de REER, pas de Placements en bourse comme certaines de mes amies qui critiquent le prix des restaurants comme on me critiquait pour mes prix et je ne chargeais pas cher, je chargeais ce que je pensais mon travail valait, malheureusement je me sous-evaluais et pourtant j’etais excellente dans mon travail.
Quand j’entendais des commentaires comme : j’ai toujours aime ca moi la deco, je pourrais faire ca…. Comme si c’etait un jeu…..
C’est certain que je ne peux pas me payer des restos a $250.00 mais quand ca arrive …. Des fois je me fais ce cadeau , une fois…. Mais j’apprecie tellement ❤️
Mon probleme etait que je me sous-evaluais, j’avais peur et j’ai ete angoissee pendant 40 ans, ce trac de l’artiste de bien faire les choses parfaitement et satisfaire et rendre heureux les clients…
Puis maintenant a 69 ans, ( en okeine forme en passant) quand je regarde en arriere, je realise que etre independant a un prix , mais j’y suis alle jusqu’au bout….
J’ecris ca, je n’ai pas de recette magique, je suis ici juste pour vous supporter et de ne pas lacher , votre tenacite et votre amour pour votre art vont finir par vous recompenser dans une forme que vous ne vous imaginez meme pas .
L’univers fait bien les choses vous verrez…. Meme si on en perd ses cheveux.
Maintenant, je suis heureuse et en paix, je ne fais plus d’angoisse et oui…. Je peins maintenant des toiles et j’apprecie la vie .
Je vous aime❤️

J’ai eu la chance de souper au Mousso juste avant la pandémie (ainsi que pendant la pandémie pour y manger de l’excellent coréen) et je ne pensais pas y retourner de si tôt question d’essayer un peu tous les grands restaurants de Montréal mais depuis le changement de modèle d’affaire j’y pense fortement si ce n’est que pour supporter la décision du changement radical. Disons que c’est difficile de profiter pleinement d’un repas peut importe sa qualité quand tu sais à quel point ceux dans la cuisine y ont mis tant d’effort pour en ressortir avec si peu…

J’ai lu avec tristesse votre mot. Cependant j’y ai surtout vu la passion que vous avez pour votre métier ô combien important car vous nous amenez non seulement au bon goût mais aussi à la beauté. Votre place est essentielle dans ce monde si méconnu. J’en connais assez pour savoir le prix derrière une belle assiette. Et je ne parle pas ici d’argent mais tout le coeur, les compétences, les efforts, les sacrifices et les compromis. Vous faites tout cela, il y a tout cela derrière une assiette. Cette assiette qui nous permet de rêver, de sortir de notre quotidien, nous donne une raison d’aimer simplement. Un jour j’amènerai ma tendre et douce au Toqué, au Mousso et au St-Amour. De savoir que vous existez réconforte, permet d’espèrer. Je sais très bien que c’est difficile et je ne peux que vous encourager par ces mots seulement pour l’instant à persister, à témoigner l’importance de votre réputation durement gagnée mais solidement ancrée. Mais en attendant diriez-vous? Prendre le temps de s’arrêter, de réinventer d’offrir la même qualité. Surtout ne pas baisser les bras sinon de vivre votre passion d’excellence autrement. Bon courage!

Excellent article. Je compatis pleinement avec vous. Je vous admire. J’adore la cuisine, j’adore cuisiner, et j’ai fait un choix il y a plusieurs années, de ne pas être chef. On mange tellement bien chez nous, et ca me déchire, quand je voyage avec ma femme, en dehors du Canada, juste de voir le monde dans les restaurants moyens et tres chers. Il faut vraiment être passionné pour continuer dans votre métier. Désolé de savoir que vous souffrez mon cher ami. Un conseil, isolez vous, prenez un agent et allez cuisiner ailleurs. Vous serez surpris des opportunités que vous aurez, surtout avec votre talent.Comme l’a dit si bien Charlebois dans une de ses chansons « moi plus chanter en créole, plus jamais chanter en creole, pays trop petit, pour gagner sa vie, moi plus chanter ». Celine l’a compris, Dsquared2 l’a compris, Denis Villeneuve l’a compris. Aller tant qu’il est encore temps et que vous êtes jeune avec de l’énergie a donner.

Criant de vérité!
La restauration c’est pas un domaine payant . Beaucoup de temps, d’investissements ,de travail et de tellement de sacrifices …
Et à la fin d’avoir après tout payé ; la bouffe, les employés, le local, le décor, la vaisselle, l’entretien , les assurances,le comptable, la machine interac, le système d’alarme, l’exterminateur, le nettoyage des hottes… etc il reste pas grand chose… des miettes. Mais au moins dans un restaurant gastronomique c’est des bonnes miettes. Je suis bien daccord que les prix des tables gastronomique doivent être plus chères.
Personnellement ,j’ai eu 2 restaurants de sushis ça duré 6 ans. J’ai toujours acheté les meilleurs ingrédients. Jamais faite beaucoup de sous avec ça . Mais j’ai rendu plein gens heureux en fesant des bons sushis. Et je l’étais aussi.
Bonne continuité ! L’important c’est d’être content…au pire il y a les pinceaux. 😉

Encore un secteur qui veut sa part du gâteau, comme si le coffre du gouvernement était un puit sans fond. Comparé manger avec un spectacle de Madonna qui est une expérience que tu peux faire une fois dans ta vie ça ne se compare pas, manger on fait ça tout les jours et payer 300-400 pour manger c’est quand même assez ridicule quand on y pense. Les québécois moyen sont pauvre contrairement aux états unis et en Europe qui en plus on un bassin bcp plus élevé de citoyens pour faire vivre la restauration.

Malheureusement Alexandre, vous n’avez rien compris. La restauration est un art et cet art se perd au profit d’une rentabilité qui impose de diminuer la qualité des produits et la créativité qui se retrouvent dans votre assiette. Je suis épicurienne, connaissez-vous cette expression?
Vous lire redouble mon intention d’aller encourager ce jeune et talentueux chef de renom et sin équipe de passionnés (es).
Je me déplacerai même du Saguenay pour aller vivre cette expérience culinaire unique!

Madame Hélène, vous avez raison » La restauration est un art… » La peinture l’est aussi. Il n’est pas donné à tous de pouvoir s’offrir un Dali, Caravage de même que Ferron ou un croquis de Leduc! Si vous, vous avez les moyens de partir du Saguenay pour vous payer une bouffe dans ces restos, tant mieux! Tant mieux pour vous…
Ne pas oublier l’employer qui prépare cette bouffe. Lui, il n’a rien, tout comme celui qui travaillait dans les grands ateliers des peintres anciens. c’était le « maître », le « nom »! Comme l’a déjà dit M Mousseau, en entrevue radiophonique il y a longtemps, si ils sont trop pauvres, qu’ils aillent ailleurs… »
Je comprends que c’est un domaine difficile… Mais encore une fois bravo pour vos « moyens ».

p.s: Je ne suis pas sou le seuil de la pauvreté!

Ouf…. je suis bien d’accord avec tout le contenu de l’article et c’est comme ça que cela devrait marcher. Ça fait longtemps que je le dit que les serveurs ne méritent pas de recevoir et garder les pourboires pour seulement apporter des assiettes et faire de beaux sourires ! La vie change dans tout maintenant et les choses injustes ne passe tout simplement plus. Beaucoup beaucoup de personnes dans des domaines différents ne se sentent pas bien et ne sont pas heureux et cela les rends malades. Personne ne mérite de laisser sa santé dans quoi que se soit. La vie est trop courte pour vivre comme ça. Quand plus rien ne va et que l’on se retrouve devant un mur infranchissable on prend un autre chemin . Je le comprends et je le trouve courageux de décrire la situation dans laquelle il se trouve. Et il a parfaitement raison. Je ne voudrais pas être à sa place mais il a réussi à trouver une solution qui risque de faire changer pour le mieux le domaine de la restauration. J’espère qu’il retrouvera la stabilité financière et le bonheur de travailler dans son restaurant !

Il fait bien Monsieur Mousseau et c’est une très bonne idée de faire servir les cuisiniers aux tables. Ce sont les mieux à même de parler de leurs créations et ils méritent certainement de recueillir leur juste part des pourboires. J’ose croire qu’il y aura toujours des gens qui préfèrent payer 300 $ pour un repas exquis créé par un artiste culinaire d’ici que pour voir les stars importées de la pop faire du lipsync.

(Excuse my English, osti)
The government has definitely forgotten the cultural and tourist dollar value of restaurants like Le Mousso. Tourists don’t come to visit Notre Dame anymore…they come for restaurants they have seen on TV or in the New York Times. I recently ate at Le Mousso with the new $250 menu….it was a once in a lifetime experience like every time at Le Mousso….definitely worth the money as it is so much more than protein on a plate. From Chef Mousso’s description of each meal (first in French and then he went to each Anglophone table to describe the dishes…showing the ultimate respect for his customers…and how it should be in bilingual Montreal). Long live Le Mousso! It’s better than Super Sexe!

Chapeau à vous qui oeuvrez dans un secteur super exigeant, stressant et pas payant. Votre générosité, votre coeur à l’ouvrage sont autant de qualités que de défauts. Prenez soin de vous !

Je ne connais pas votre restaurant. J’aime Montréal mais je ne pourrai sans doute pas y aller avant bien longtemps. Je lis votre passion pour la restauration. Il semble bien que tôt ou tard, selon les contextes, la lassitude s’installe. Je trouve génial que ce soit les cuisiniers qui servent maintenant votre clientèle pendant que vous décrivez le menu! Ce contact personnalisé à lui seul fait un grand bien! J’en parle en toute connaissance de cause. Je vous envoie une bonne dose de mon énergie. Votre article a de quoi réveiller toute une partie de la population qui ignorait encore ce que la passion de la cuisine peut entraîner. MERCI! de l’avoir dit en toute franchise! Pauline

Lettre à tous les Antonins. Votre art de la table est un trésor national.
Un grand pan de l’économie repose sur le tourisme qui repose sur vos épaules. Je vous compare à certaines familles qui devant les autres vantent sa fille ou son fils qui réussit donc bien à l’école, qui préside sa classe, qui joue si bien au foot, et qui de retour à la maison se font humilier, traiter de tous les noms et mépriser: pas encore assez performants, pas assez bon, pourrais faire mieux. Chers Antonins de par le monde, il vous faut vous faire entendre auprès nos dirigeants d’entreprises privées par tous ces gens qui s’attablent chez vous avec leurs poches bourrées de fric afin de faire tout doucement honneur à votre grand talent, votre passion contagieuse et votre sensibilitė qui me touchent si profondément. À toi Antonin petit Mousse de Montrėal (qui ne t’aime pas assez), je te dis que viendra ce jour ou tu pourras très haut hisser ce drapeau sur lequel se lira ICI LE CAPITAINE DU PLUS BEAU VAISSEAU DU MONDE qui navigue en eaux troublex en ce moment mais qui ne coulera jamais. Ton cri du coeur est trop sensé, tu n’es pas Cassandre ne t’en fais pas on t’entends. Ta mère et toi êtes des porte-voix et je nous souhaite que nul ne fasse la sourde oreille à vos propos. Car perdre un seul moussaillon peut faire perdre le nord au plus vigilant des capitaines. Ohé du bateau, qui t’a dit que ce serait un long fleuve tranquille? Tout mes respects capitaine.

J’ai eu le privilège que j’ai tant apprécié de profiter de votre table au début du Mousso. Je planifie d’y inviter mes enfants pour célébrer un anniversaire en janvier 2022.
Je suis complètement d’accord avec les comparaisons que vous venez d’écrire. Je souhaite que votre texte soit porté à l’attention de plusieurs politiciens messieurs Laprise, Crête, Fred Morin, et d’autres chefs ont souvent mentionnés que les gouvernements ne tiennent pas compte de l’ensemble de vos dépenses , le public pense seulement à la facture sans réfléchir à tous les efforts qui sont demandés pour obtenir un plat bien présenté avec des saveurs recherchées.
Le plongeur aussi important que le serveur mais si le chef n »y est pas excellent personne ne peut en profiter, ni le client ni les employés.
L’opinion de M. Laloux avec son expérience très intéressante. Il sait de quoi il parle (j’ai eu la chance de déguster à son restaurant)
Je suis en admiration devant votre courage à poursuivre malgré les embuches et chapeau à votre mère. à ce jour je n’ai entendu que des commentaires favorables à votre nouvelle formule, l’idée des cuisiniers qui nous servent, si important comme client de pouvoir échanger avec eux. Une épicurienne qui apprécie votre talent. Merci d’avoir partagé vos pensées

Votre article dans l’actualité m’a beaucoup touchée. Je sais qu’il faut beaucoup de force mentale et de courage pour faire face à tous les nombreux défis que vous rencontrez. Sans compter les démons cachés qu’il faut dompter…
Mon mari et moi sommes des épicuriens à la recherche de l’exceptionnel dont vous faite partie.
Après la folie des fêtes, nous irons au Mousso déguster ce qu’offre un de vos menus uniques. Je choisis cette option comme notre précieux cadeau de Noël 2021.
Au plaisir de déguster ce repas exceptionnel et d’avoir, qui sait, le plaisir de vous saluer et de vous féliciter.
Diane Darveau

J’ai déjà eu la chance de pouvoir pratiquer le partage des pourboires dans un de mes restaurants et ce fut une expérience très heureuse. Tout le monde était content – tout le monde gagnait la même chose alors les employés étaient interchangeables. Un jour tu es dans la cuisine, le lendemain dans la salle à manger ou même à la plonge… C’est fou ce que les gens aiment la variété!